Alpha Condé risque d’être rattrapé par les fausses promesses qu’il a faites tant aux opposants qu’aux syndicats. Conséquence : une crise générale est en vue dès le 5 janvier par le mouvement syndical. Et dès le 15 du même moi, les leaders politiques de l’opposition menacent de faire parler d’eux. Tous contre Alpha Condé pourrait-on dire.
Les deux structures sont manifestement fatiguées des jeux de ping-pong. Depuis le mois de mai en effet, le syndicat s’attend à une suite à ses revendications dont la Feralux qui attend une décision judiciaire, la sotelgui et la situation de l’usine de Fria aujourd’hui aux arrêts. Ce n’est donc pas un mauvais présage de dire que le début de 2015 risque vraiment âcre pour le gouvernement. Et les faits parlent d’eux-mêmes. La crise politique voulue par Alpha Condé en refusant d’avaliser les conclusions issues du dialogue inter guinéen et celle entretenue avec le mouvement syndical pourraient constituer un baril de poudre qui risque fort d’ébranler Alpha Condé. Il y a quelques mois, un rapport de l’ONU soulignait que les pays comme la Guinée éprouvent toujours de grandes difficultés à répondre aux attentes de leurs populations qui, malheureusement, ne bénéficient pas encore des dividendes du progrès économique.
Pour le cas guinéen, on ne s’est pas encore remis des stigmates des législatives encore moins celles de la présidentielle de 2010. Le clivage ethnique, les règlements de comptes politiques, le mépris du pouvoir, l’entêtement de l’opposition républicaine, la misère généralisée des populations déjà abusées et désabusées, etc. constituent à n’en pas douter un risque énorme pour la stabilité du pays.
Mais, visiblement, Alpha Condé reste muet comme une carpe.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com
