CRISE POLITIQUE EN PERSPECTIVE : Une ébauche de dialogue en place

La fermeté dont a fait montre le président Alpha Condé lors de sa dernière conférence de presse du 26 novembre dernier serait-elle simplement un coup de bluff ? Ce n’est pas exclu. En effet, après avoir vertement menacé de sévir contre les éventuels fauteurs de trouble, le chef de l’Etat semble tout de même prêter une oreille attentive aux revendications de son opposition. C’est ainsi que le ministre de la justice, médiateur des dernières discussions politiques du mois de juillet dernier, a rencontré ce mercredi une délégation des adversaires au président Alpha Condé. Selon les différents participants à cette rencontre, il s’agirait là d’une prise de contact en vue d’un processus de dialogue dont l’objectif est de désamorcer la menace de reprise des manifestations politiques.

Pour autant, il convient de ne pas aller vite en besogne. Car, selon des sources proches de l’opposition guinéenne, de même que l’hirondelle ne fait pas le printemps, cette première reprise de contact n’est en rien la solution aux différents contentieux qui pourraient justifier la reprise de la manifestation. Naturellement, Aboubacar Sylla et les autres membres de cette opposition ne renonceraient pas à la signature du relevé de conclusions. Mais à les en croire, ce document, avant sa signature devrait tenir compte des actes qui ont été posés durant la période de quatre mois qui s’est écoulée depuis les fameuses discussions. En l’occurrence, ils évoquent le recrutement du nouvel opérateur technique, à travers la société française, Gemalto.

Par ailleurs, entre temps, la restructuration de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) s’est invitée dans le chapelet de revendications des opposants. Car, estiment Cellou Dalein Diallo, au-delà de la violation de fait du principe de parité qui est un des piliers de l’institution, cette dernière se serait définitivement discréditée aux yeux de l’opposition guinéenne, en l’excluant, selon elle, d’actes essentiels qu’elle aurait posés ces derniers temps.

A priori, la satisfaction de ces deux exigences de l’opposition semble hypothétique. Mais, demeurant à son rôle de médiateur, Me Cheick Sacko se serait contenté d’écouter et d’enregistrer les représentants de l’opposition qu’il a rencontrés. Il devrait entreprendre la même démarche à l’endroit du parti au pouvoir et ses alliés. L’idée étant de trouver un terrain d’entente qui puisse permettre la conclusion formelle d’un accord. Ce dont la probabilité, comme on le disait plus haut, est plutôt faible. Mais l’initiative de la relance du dialogue est déjà un acquis qui était inespéré il y a juste une semaine.  

Anna Diakité, www.kababachir.com

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