La crise politique perdure et se corse. Les opposants et le pouvoir en place ne parviennent point à s’accorder sur l’essentiel. Sans battre le pavé. C’est souvent à l’issue d’âpres marches souvent réprimées dans le sang que le pouvoir cède. Curieusement, le Parlement reste aphone. Pourtant, il n y a nulle part où soumettre des propositions de lois si ce n’est dans ce temple des députés.
L’opposition républicaine a compris à ses dépens que ce Parlement-là ne saurait trouver la solution à la crise. Cette Ceni qui divise est régit par des lois. Or ces lois ne semblent point refléter les réalités du moment. De l’avis d’Aboubacar Sylla, porte-parole de l’opposition républicaine, « On a voulu passer par le parlement parce que cette loi est une loi organique qu’il faudrait voter au niveau de l’assemblée. Nous avons demandé à ce qu’une session extraordinaire du parlement, depuis le mois d’août, la session a été refusée. Cette session devrait se consacrer exclusivement à la loi sur la CENI, au code électoral et au règlement intérieur de l’assemblée nationale qui est aujourd’hui vieux de vingt-quatre ans depuis qu’elle a été adoptée. Nous n’avons pas obtenu cette session extraordinaire. »
L’opposition ne s’est pas limité en si bon chemin. Elle a en effet demandé lors de la session de la session budgétaire que celle-ci soit rallongée de quelques jours pour que des questions cruciales qui minent le climat politique soient discutées à l’Assemblée, parce que la loi permet d’avoir une session de quatre-vingt-dix jours au lieu des soixante jours qui avaient été consacrés à la session budgétaire. Mais, regrette Aboubacar Sylla, « on s’est heurtés à un fait de non-recevoir de la part de la mouvance présidentielle. Ils veulent que le statu quo soit conservé. Car ce statu quo leur permet de poser des actes qui vont aller vers une fraude généralisée pour leur permettre d’avoir de façon indue une majorité aux élections communales et à l’élection présidentielle à venir. » Ce Parlement-là est aussi est favorable à l’escalade de la violence. Du moins, c’est ce qu’elle laisse voir.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com