Les Guinéens ne savent plus ce qui les attend : les opposants ne veulent plus se laisser faire. Ils exigent de la transparence dans le scrutin. Rien d’autre. Le pouvoir s’obstine avec la Ceni à ramer à contre courant.
Au même moment, dans certaines parties de la Guinée, des dispositifs sont en train d’être expérimentés pour en finir avec ‘’tous fauteurs de troubles’’. Aux manettes, des individus à la solde du pouvoir. Ils se fertilisent dans les honteuses structures validées par Alassane Condé : Manden Djallon, Union des Roundè. Un dénominateur commun : des organisations à caractère tribale chargées de mettre du feu notamment au Fouta. C’est l’héritage laissé par le belliqueux et ethno de ministre Alassane Condé. Dans la région forestière, un autre dispositif était en expérimentation : on parlait d’inconnus qui envahissent la zone. Plus personne n’en parle. Ils ont pris le pouls puis se sont confondus à la nature, pour réapparaître le moment venu.
A la lecture de ces regrettables démarches du pouvoir, des observateurs craignent une réelle escalade de la violence après la présidentielle dont Alpha Condé revendique déjà la victoire. « En cas de troubles postélectoraux en Guinée, des massacres à caractère ethnique peuvent se produire dans toutes les régions du pays. Ce qui ouvrirait la voie à la guerre civile généralisée en Guinée, si les gens décident se défendre désormais », analyse un compatriote, activiste de la démocratie. Et d’ajouter : « Accepter l’inversement de l’ordre des élections, c’est consacrer la victoire frauduleuse d’Alpha Condé à toutes les deux élections (présidentielle et communales). Car, non seulement tous les démembrements locaux de la Ceni et responsables communautaires en charge de l’organisation des élections sur toute l’étendue du territoire seraient du RPG-arc-en-ciel, mais cela veut dire également aller à la présidentielle avec le fichier Waymark. Ainsi, le RPG va gagner la présidentielle par la fraude. Des troubles qui vont suivre permettront au pouvoir de procéder à un nettoyage ethnique dans tout le pays et le ralliement de tous les opportunistes, cadres et commerçants du pays au pouvoir pour échapper aux représailles. »
En est-on donc déjà au point du non retour ? Les opposants n’en démordent pas. Le pouvoir n’abdique pas. Le bras de fer est inévitable. Et bonjour le désordre. De toute évidence, l’ONU a averti des risques de violence. Autant être vigilants, pour peu que nous aimions ce pays déjà éprouvé par un virus voulu et entretenu pour des motifs bien connus.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com