Le président Alpha Condé, confronté à une fronde sans précédent de la part des jeunes de son parti, a fini par se rendre au siège de sa formation politique, ce 5 mars. Son arrivée suscitant une mobilisation exceptionnelle, le chef de l’Etat s’est refusé d’aborder les problèmes avec le sérieux requis. Pariant sur l’essoufflement du mouvement, il a du bout des lèvres, promis d’organiser le congrès réclamé par les frondeurs. Mais il devait aussitôt ajouter que la dynamique de la refonte devra commencer par la base. Une façon faire trainer les choses.
On se doutait que le président Alpha Condé ne se laisserait pas faire dans le bras-de-fer qui l’oppose à son parti depuis la composition du dernier gouvernement. On le sait pas prompt à capituler, même quand la défaite est évidente. Et c’est ce trait de sa personnalité qu’il a fait valoir devant les jeunes cadres du parti puissamment mobilisés ce samedi au siège du RPG-arc-en-ciel.
En effet, sa stratégie comme toujours, est de berner les frondeurs afin de les endormir en attendant de trouver une meilleure façon de casser le mouvement. Dans cette optique, il donne l’impression de céder à leur principale revendication à propos du congrès du parti. Mais aucune date n’est proposée. Mieux, Alpha Condé dicte le schéma de la restructuration. Selon lui, celle-ci devra partir des structures de base du parti. Une condition qui, on peut aisément le deviner, a pour objectif de profiter de la naïveté des jeunes frondeurs pour pouvoir ensuite les mâter et torpiller le mouvement.
La question est cependant celle de savoir s’ils se laisseront faire ? D’autant que selon nos informations, des équipes de sensibilisation du groupe des frondeurs seraient sur le terrain pour propager l’esprit de la révolte au sein de l’ensemble de l’électorat.
Anna Diakité, www.kababachir.com