Bah Oury, intervenant mardi sur les ondes d’une radio locale, à propos de l’annonce faite par Alpha Condé à propos du statut de chef de file de l’opposition a réagi. Selon lui, c’est juste « une mascarade » qu’orchestre le chef de l’Etat. Avec une seule visée, « diviser, opposer les opposants pour faire croire aux uns que les autres sont plus aimés que les autres. »
C’est pourquoi, Bah Oury interpelle les opposants à être très vigilants. Car, après tout, lui comprendrait mal comment le président de l’UFDG se laisserait charmer par des offres faites par Alpha Condé. Et la raison est toute simple : plus d’une centaine de morts, des dizaines d’exilés politiques, sans compter les dégâts matériels. De toute évidence, l’annonce d’Alpha Condé intervient au moment même où le président Condé qualifie ses opposants « des petits comptables, rigolos et des nains politiques » qui menacent de descendre dans la rue à partir du 15 décembre. Une descente qui irrite Sékhoutouréya brandissant la menace de mater à travers la loi anti casse.
La réplique ne s’est pas fait attendre : « Nous sommes dans l’exercice d’un droit consacré par la Constitution. La rue, c’est un recours, c’est lorsqu’on n’obtient pas le respect des engagements d’un dialogue qu’on manifeste. Nous ne renoncerons jamais à notre droit de manifester dans le respect des dispositions règlementaires», dira Dalein Diallo, lequel qualifie la réaction d’Alpha Condé de « panique dans le camp de la mouvance face au ras-le-bol général de la
population. » Et, selon Dalein, « c’est une honte pour la République ». Loi anti casse ? Dalein préfère charger le chef de l’Etat : « L’opposition n’a jamais cherché à casser lors des manifestations. C’est lui qui a instruit à ses forces de l’ordre de tirer sur l’opposition. Le bilan est là. Les 57 morts sont là. Il faut qu’il réponde. S’il veut encore aggraver son cas, en donnant des instructions aux forces de l’ordre de tirer sur les gens, c’est tant pis pour lui. » Dalein Diallo chef de file de l’opposition, légiféré ? On veut bien voir la suite.
Jeanne FOFANA, www.kababachir.com