A part la conférence de presse qu’il a animée, le représentant sortant de l’UE en Guinée multiplie ses sorties médiatiques pour interpeller, regretter, fustiger. Soit la classe politique, soit la société civile, soit les médias, etc.
En ce qui concerne le dialogue politique inter guinéen qui patine depuis bien des semaines, Philipe Van Damme estime qu’il appartient aux Guinéens « de résoudre le problème. Il y a eu l’accord global du 3 juillet qui doit être respecté pleinement. Donc, les divergences qu’il y a aujourd’hui, c’est pour la formulation écrite de cet engagement répété. Ça me semble être un problème surmontable. Et j’ai pleine confiance que ce problème sera surmonté et que ledit accord, dont la communauté internationale a été invitée, sera respecté ». Il reste que l’impasse est totale aujourd’hui. Et mieux que cela, les acteurs de ces accords de la discorde (USA, France, Allemagne, UE) chacun se défausse sur l’autre pour parler d’Assemblée nationale comme seul cadre de dialogue souhaitable. Comme s’ils n’étaient pas les garants desdits accords. En faisant croire aux uns et aux autres que les accords sont surmontables, Van Damne, en fin diplomate tente d’essuyer les tirs croisés de l’opposition républicaine. On se rappelle en effet ce que ce diplomate avait dit.
Le représentant de l’Union européenne Philippe Van Damme, évoquant la tenue des joutes électorale au premier trimestre passé, explique que « ce n’était pas prévu dans les accords du 3 juillet. » Selon lui, « Un certain nombre d’engagements ont été pris, notamment par rapport à l’impunité et par rapport au choix d’un nouvel opérateur, mais pas celui-là. Je ne souhaite pas entrer dans la polémique à ce sujet, je constate par contre que la classe politique s’accorde pour dire qu’il faut bien préparer les prochaines échéances électorales. C’est un point de départ très important. Pour le reste, c’est aux autorités mandatées de définir leur agenda. »
Philippe Van Damme marchait ainsi sur les plates bandes des deux autres diplomates occidentaux : l’Ambassadeur de France en Guinée, Bertrand Cochery et l’ambassadeur américain à Conakry, Alexander Laskaris. Le premier, rappelle : « « Non, il n’y pas de retard, dans la mesure où l’accord ne comportait pas de dispositions spécifiques. Mais de toutes les façons, le plus important c’est que les choses soient faites dans l’ordre, correctement et, encore une fois, c’est de la compétence de l’Etat guinéen. » Et le second : «La Guinée a besoin d’un gouvernement qui réponde aux besoins de son peuple. Et, elle a besoin d’une opposition loyale qui le conteste constamment, offrant constamment une alternative. Ce débat doit être ici (l’Assemblée Nationale, NDLR) et non dans les rues.»
De quoi provoquer l’ire de l’opposition se sent flouée.
Jeanne FOFANA, Kabanews