DIANSOUMANA : Le Touba de la Haute Guinée

Les autorités guinéennes s’étaient montrées fermes au sujet de la crise autour de la mosquée de Touba. En sorte que deux ministres, celui de la sécurité et le secrétaire général des Affaires religieuses, en avaient fait les frais. Mais il n’est pas sûr que la leçon ait été retenue. En tout cas, ce qui s’est passé ces derniers jours à Diansoumana, dans la préfecture de Kankan, est une fidèle reproduction des événements malheureux de Touba.

Comme dans le cas des troubles de la ville sainte de Touba, la religion est instrumentalisée pour régler des comptes bassement égoïstes. Qui plus est, entre des franges de la même localité. Comme dans le cas de Touba, le conflit à Diansoumana est si complexe et profond qu’il est difficile d’y voir clair. On ne sait s’il y a un camp qui tort et un autre qui a raison. Il est même possible qu’à la fois tout le monde ait tort. En effet, on a l’impression l’étincelle est née de la rencontre entre la condescendance et de l’arrogance de Karamoko Solo d’une part, et de l’autre, du manque d’humilité et de la jalousie d’une partie des citoyens de Diansoumana.

Le manque de courage, le laxisme et la complicité tacite des autorités locales et du suivisme aveugle des soutiens respectifs des deux camps pourraient avoir fait le reste. Toutefois, à la différence de ce qui s’était passé à Touba, on ne déplore encore aucune perte en vie humaine à Diansoumana. Mais ça ne saurait tarder si les autorités persistent dans leur attitude d’observateur désintéressé. Même l’incendie d’une mosquée est déjà quelque chose particulièrement grave.

Anna Diakité, www.kababachir.com

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