En dépit des engagements fermes des autorités pour la lutte contre Ebola, l’épidémie semble encore avoir de beaux jours devant elle. En cause, la négligence et la légèreté dont feraient montre tout à la fois les populations que quelques agents formellement identifiés pour mener la bataille. L’illustration est donnée par ce qui prévaudrait actuellement à Banankoro, dans la préfecture de Kérouané.
En effet, selon nos informations, à la date du samedi 4 octobre, ce sont cinq victimes d’Ebola qui ont été formellement identifiées dans cette cité diamantifère. A l’exception de la première victime qui serait une vieille femme, tous les autres seraient décédées le samedi dernier. Malheureusement, les services sanitaires n’étant pas présents sur place et les populations n’osant s’approcher des dépouilles, les corps des quatre personnes sont restés des heures dans la principale concession, sans être inhumées. Au dernier moment, une mission de la Croix Rouge, en provenance de Conakry se serait chargée des funérailles.
Mais le problème est ailleurs. En effet, avant que ces corps ne soient pris en charge et inhumés, les malades avaient côtoyé du monde. Une des victimes, une femme, se serait même rendue jusqu’à Kérouané avant d’être ramenée par son fils à sur une moto. Donc, ce sont ces nombreuses potentiellement infectées par le virus qui seraient aujourd’hui dans la nature. En raison de la connotation stigmatisant avec laquelle la maladie est perçue, beaucoup d’entre ces contacts ne viendront certainement pas d’eux-mêmes vers les structures de prise en charge adéquates. Ce qui, en soi, constitue un important facteur de dissémination de la maladie.
Anna Diakité, Kabanews