Il est désormais admis que la grève de l’inter-centrale syndicale CNTG-USTG a échoué. Et lamentablement. Un échec qui, comme on peut l’imaginer, n’est pas sans conséquences. Au nombre de celles-ci, il y a que les syndicalistes qui ont échoué sont à jamais décrédibilisés. Ayant fait preuve de versatilité, ils ne peuvent plus, si l’on en croit les témoignages çà et là glanés, espérer la confiance et le soutien des citoyens. Dans un tel contexte, c’est le rôle et la place de la société civile qui pourraient revenir au centre des débats. Si ce n’est déjà le cas.
En effet, il résulte des nombreuses analyses de l’échec de la grève syndicale à faire plier le gouvernement sur la question nodale de la baisse du prix du carburant que la société civile n’est pas exempte de reproches. En fait, de nombreux observateurs pensent que c’est parce que la société civile guinéenne, engluée dans des querelles aussi stupides qu’injustifiées, n’a pas su jouer sa partition que les syndicalistes se sont emparés d’une question qui ne relevaient pas de leur ressort.
Vu que la baisse du prix du carburant n’était pas relative qu’au monde du travail, il ne revenait pas au mouvement syndical de s’en saisir, pensent d’aucuns. Surtout que dans les pathétiques explications aujourd’hui servies par les leaders syndicaux, ils avouent à demi-mots avoir sournoisement surfé sur cette question sensible pour s’assurer le soutien du plus grand nombre de citoyens.
Conséquence, des voix s’élèvent pour une refondation d’une société civile, débarrassée de toute affiliation politique, pour la défense des intérêts des travailleurs. Seulement, pour qui connait l’inimité entre les deux grandes tendances de cette société civile, le vœu sera difficile à exaucer.
Anna Diakité, www.kababachir.com