Facilitateur du dialogue inter guinéen : l’impérieuse nécessité !

« À défaut d’avoir consensus sur un médiateur national, il est important de trouver une personnalité qui bénéficie de la confiance des deux camps. Si l’opposition guinéenne insiste sur la nomination d’un facilitateur, c’est que le risque de manifestations est réel, et les élections sont toujours accompagnées de violence en Guinée. »

Said Djinnit est manifestement favorable à l’envoi en Guinée d’un facilitateur dans la crise qui couve entre Guinéens, en l’occurrence la classe politique et la junte. Déjà, il regrette « que les autorités guinéennes aient refusé Chambas, qui connait très bien l’Afrique de l’Ouest. Le problème se situe dans le déni de crise. Les militaires ne reconnaissent pas la crise dans laquelle se trouve leurs pays. Or ils sont arrivés au pouvoir par la violence, au lieu d’avoir été désignés par le peuple. Ils évoluent dans une anormalité démocratique. »

Pour rappel, lors de son sommet extraordinaire du 7 novembre, la conférence des leaders de la communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) avait désigné Mohamed Ibn Chambas envoyé spécial en Guinée. Seulement, « La nomination d’un Envoyé Spécial ne nous paraît ni opportune, ni urgente dans la mesure où aucune crise interne, de nature à compromettre le cours normal de la transition, n’est observée. La mise en place des organes de la transition se déroule comme prévu, dans un climat apaisé et en parfaite symbiose avec les Forces Vives du pays », avait indiqué Doumbouya dans une lettre adressée à Nana Akufo Addo, président en exercice de la CEDEAO.

Cette rigidité n’a aucunement sonné la classe politique. Récemment, ils sont 63 partis politiques signataires d’un document exigeant de la junte au pouvoir en Guinée depuis le 5 septembre 2021 plus de clarté et de transparence dans la gestion des affaires publiques. Ces signataires, dont l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et l’Union des forces républicaines des anciens premiers ministres Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, exigent même la nomination d’un médiateur international chargé de faciliter le dialogue entre le CNRD (aile politique de la junte), le gouvernement et les partis politiques pour aider la Guinée à sortir tranquillement de cette transition.

Jeanne Fofana, www.kababachir.com

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.