Forécariah : 26 interpellations suite aux incidents anti-Ebola de la semaine dernière

Une semaine après les violents incidents anti-Ebola, qui avaient coûté la vie à deux personnes dans le village de Dar-es-Salam, préfecture de Forécariah, située à quelques 100 km de la capitale Conakry, les services de sécurité ont procédé à plusieurs interpellations.

Au total, 26 personnes ont été arrêtées par la gendarmerie nationale, et devront réponde de leurs actes, suit aux meurtres des deux individus, dont un agent de sécurité accusé par les citoyens de la localité, d’avoir propagé le virus Ebola dans ce petit village de Forécariah.

Devant la réticence des populations aux équipes médicales qu’elles accusent à tort ou à raison d’être à l’origine de la propagation du virus dans le pays, le président Alpha Condé autorise désormais l’usage de la « force publique » pour arrêter les récalcitrants.

« Nous avons longtemps communiqué mais il y a des personnes qui ne veulent pas qu’Ebola finisse. Nous avons autorisé les autorités administratives à utiliser désormais les forces de la gendarmerie et de la police pour que toute personne qui refuse d’être soignée par les médecins soit arrêtée », a déclaré le président Alpha Condé samedi à Kindia, lors de l’inauguration d’un centre anti-Ebola offert par RUSAL.

Après une première vague d’arrestations des personnes suspectées d’être à l’origine des incidents, les services de sécurité poursuivent leurs opérations « coup de poing » à Forécariah, ville natale du premier ministre, Mohamed Said Fofana. Mais selon d’autres sources, face à une présence massive des forces de défense et de sécurité dans cette localité, à l’image de Womey, les populations fuient le village et certains sont partis se refugier dans les localités environnantes, notamment les villages situés le territoire Sierra Léonais.

Pour rappel, le 10 janvier, un policier et le chauffeur d’un Colonel de Police, ont été tués par des habitants et leurs corps brûlés à Dar es-Salam, village de la région de Forécariah, proche de la Sierra Leone. Les deux hommes ont été accusés par les populations de propager le virus après le décès soudain d’un villageois auquel ils avaient donné des calmants.

Après ces incidents, beaucoup craignent un retour du scénario de Womey où les villageois avaient été contraints de quitter les lieux pour se réfugier ailleurs, compte tenu de la présence d’un impressionnant contingent militaire dans cette localité qui effraie les populations.

Abdoul Wahab Barry, www.kababachir.com