Forécariah : Un officier de police blessé, son chauffeur et son garde du corps lynchés par une foule en colère

Un incident inhabituel s’est produit récemment dans le district de Laya, sous-préfecture de Benna préfecture de Forécariah, située à plus de 100 Km de la capitale Conakry, coûtant la vie à deux personnes.
Tout a commencé lorsque, le Colonel Amadou Bangoura, ex-commandant de la Brigade spéciale d’intervention de la police (BSIP), s’est rendu dans cette localité pour des raisons personnelles. Rendant visite à un guérisseur traditionnel, le Colonel Amadou Bangoura en compagnie de son chauffeur et de son garde du corps, auraient donné des produits pharmaceutiques (B complexe) à un vieux souffrant de fièvre pour soulager la douleur. Quelques minutes, après avoir pris les produits la maladie s’aggrave et le malade vomit du sang avant de succomber. Ce qui laisse croire aux citoyens de la localité qu’il est mort du virus Ebola. La nouvelle s’empare du village, comme quoi, des gens sont venus injectés le virus Ebola au guérisseur traditionnel qui meurt. Le Colonel et ses compagnons sont pris à partie par une foule en colère. Le chauffeur et le garde du corps ont été battus à mort par les populations en colère. Le Colonel, lui, prend la
fuite et refuge en brousse. Très remontées, les populations brûlent la brousse obligeant le Colonel de sortir de sa cachette, au risque de mourir asphyxié. Finalement, il (le Colonel) a été conduit dans un village appelé Dembaya d’où il a été attaché et interrogé.
S’exprimant sur la question, le porte-parole de la police nationale, Boubacar Kassé, décrit les circonstances du drame.
« Le colonel Amadou Bangoura se serait rendu à Forécariah pour le sacrifice du décès de sa mère. Après la cérémonie, il a décidé de se rendre chez le vieux guérisseur du nom de Fawouly, pour chercher le médicament de son fils malade mental depuis plus de 10 ans. Arrivés sur les lieux aux environs de 2 heures du matin, avec un chauffeur et deux autres officiers, il leur a été demandé d’attendre jusqu’au matin. À l’heure de la prière de l’aube, le Colonel s’est rendu à la mosquée avec le vieillard. Après la prière, le vieillard a attrapé la fièvre à l’insu du colonel. Ainsi, ses collègues ont pris les produits (B complexe) pour donner au vieux afin de soulager sa douleur. Après une dizaine de minutes, le vieillard a succombé. Les villageois, très surpris par la mort soudaine, se sont révoltés, contre les étrangers ».
Comme on le voit, la colère de la population n’a pas épargné la vie de ces deux accompagnateurs du Colonel, qui a été aussi grièvement blessé au moment où il prenait la poudre d’escampette.
Un drame qui relance le débat sur les méfaits du virus Ebola qui sévit dans notre pays.
Abdoul Wahab Barry, www.kababachir.com