GOUVERNEMENT GUINÉEN : Ce mensonge implicite

En Guinée, les mauvaises pratiques ne meurent pas. C’est particulièrement le cas de la part de ceux qui exercent le pouvoir. C’est ainsi que la justice, dans ce pays, a toujours été au service du pouvoir en place. De Sékou Touré à Alpha Condé. Mais pour ne pas remonter loin, rappelons simplement que pour avoir dit qu’il était lui-même la justice et le droit que Lansana Conté avait suscité la colère de mouvement social en 2006-2007. Neuf ans après, le pouvoir du président Alpha Condé, lui non plus, ne cache pas le fait que la justice lui est inféodée. L’illustration est ici donnée par l’instruction en cours autour du meurtre de notre confrère, Elhadj Mohamed Diallo.

Alors qu’il est désormais clairement établi que c’est seul le camp de Cellou Dalein Diallo qui est visé et au moment où le parti, à travers ses avocats, multiplient les cris de protestation, les autorités ne trouvent pas mieux que de célébrer le bras armée de cette justice téléguidée, à savoir le colonel Gabriel Tamba Diawara. Ayant en charge des enquêtes sur la mort du journaliste de Guinee7.com, l’officier de la gendarmerie n’a cessé de multiplier les signes de son approche volontairement et consciemment partiale.

Très tôt, il ne s’est intéressé qu’au camp de Cellou et de son épouse, ciblant notamment leurs gardes respectifs. Ignorant totalement celui de Bah Oury, en dépit de preuves qui militeraient en faveur de sa convocation, Tamba Diawara en vient à formuler l’hypothèse selon laquelle, c’est bien dans le groupe de la garde de Cellou Dalein Diallo que se trouve le tireur. Conséquence, il met 17 des membres de la sécurité du chef de file de l’opposition en garde en vue. Puis, dernier chapitre, trois autres s’ajoutant au groupe, l’équipe est  inculpée et mise sous mandat de dépôt à la Maison centrale de Conakry.

Et pour le remercier de ce travail monumental, le pouvoir le décore et le déclare officier exemplaire. Avec de tels comportements, ce n’est pas étonnant que l’armée guinéenne ne s’illustre pas en dehors des frontières nationales. Mais pour le président Alpha Condé, le recul et la mise en cause sont particulièrement ahurissants.

Anna Diakité, www.kababachir.com

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