« J’ai estimé plutôt qu’en rentrant au gouvernement, je confirmais et continuais le sens du devoir vis à vis de notre patrie que développait Hadja Aissatou Boiro. Non, à ce niveau, c’était la bonne décision à prendre. Tout le reste, n’est pas important. »
Le Pr Boiro avait-il pris la sage décision en acceptant d’appartenir au gouvernement d’Alpha Condé, alors que son épouse a été abattu de sang froid par des bandits dont certains ont été montrés à la télévision nationale comme étant des présumés coupables ? Cette question révolte plus qu’elle ne provoque la compassion à l’endroit du veuf, ancien patron du CERE (centre d’étude et de recherche en environnement) de Conakry. Il aurait plutôt exigé que justice soit faite, au lieu d’aller vers un gouvernement bancale.
Dans une interview qu’il a accordée à Guinéenews, Pr Boiro rend hommage à Condé et dit qu’il devait repondre favorablement au poste qui lui avait été proposé. Extrait : Au départ, il ne fallait pas réagir. Maintenant, le temps nous donne raison. Il n’y avait aucune raison que je n’accepte pas la sollicitude de monsieur le président de la République. Je répète encore, que monsieur le président de la République a été sans reproche face à cet assassinat. Il en a été vraiment affecté, il est venu à la maison ici et il a organisé un symposium au palais du peuple. Il a aussi mis un hélicoptère à ma disposition pour accompagner le corps de mon épouse jusqu’à Saréboido, notre village natal. J’ai estimé plutôt qu’en rentrant au gouvernement, je confirmais et continuais le sens du devoir vis à vis de notre patrie que développait Hadja Aissatou Boiro. Non, à ce niveau, c’était la bonne décision à prendre. Tout le reste, n’est pas important. »
Et d’ajouter que c’est la patrie qui l’appelle : « Nous en famille, nous sommes des Hommes de devoir, de devoir vis-à-vis du pays. C’est le même reflexe que j’ai eu. C’était le pays, c’était la patrie qui m’appelait. Effectivement, j’avais quelque chose à offrir. J’ai créé la première structure de formation doctorale en science de l’environnement, je l’ai dirigé pendant dix huit ans. J’ai estimé de ce côté, à bas bruit, que c’était aussi un couronnement de ce que j’avais fait à la tête de ce centre dont nombreux sont ceux qui reconnaissent sa qualité et sa pertinence. En tout cas, mes collaborateurs du centre d’étude et de recherche en environnement (CERE) ont perçu cela comme un couronnement de ce qui a été fait au CERE, ils en étaient fiers. » Il reste que la famille Boiro attend toujours ceux qui ont attenté à la vie de Mme Boiro. Pendant ce temps, le Pr Ibrahima Boiro est débarqué. Juste récompense !
Avec Alpha, il faut mille fois réfléchir.
Jeanne FOFANA, Kabanews