Conformément à une fâcheuse règle non écrite, en Guinée, chaque enjeu électoral est synonyme de crise. Et les élections locales ne vont très probablement pas échapper à la règle. En tout cas, avec le report non avoué de ces consultations initialement programmées au premier semestre de cette année, ce pourrait être la porte ouverte à un autre cycle de bras de fer. Le premier chapitre étant la récusation du président de la CENI par le chef de file de l’opposition.
Cette nouvelle étape vers une nouvelle crispation du climat politique guinéen ne surprendra cependant pas grand-monde. Beaucoup l’avait entrevue dès les premiers signes de violation de l’accord du 20 août 2015. Et quand, dernièrement, à l’occasion de sa retraite de Kindia, la CENI s’est révélée incapable de publier un chronogramme, il devenait évident que la crise serait inévitable. Car au sein de l’opposition, personne ne croit aux arguments invoqués par Bakary Fofana pour justifier un nouveau report des élections communales qui peinent à être organisées depuis plus de 5 ans.
Consciente que le véritable mobile de ce report réside dans les difficultés circonstancielles du pouvoir, l’opposition guinéenne qui y voit l’occasion de se racheter de la naïveté dont elle s’est rendue coupable lors de la présidentielle de 2015, ne trouve pas mieux que d’exiger le départ du président de la CENI. Et c’est Cellou Dalein Diallo qui donne le ton.
Anna Diakité, www.kababachir.com