GROUPE DE PRESSE L’INDEPENDANT/LE DEMOCRATE : ça chauffe pour Aboubacar Sylla

Le député de l’UFC, également parton de presse, semble avoir des soucis à se faire. En tout cas, si l’on en croit au collectif de ses ex-employés au groupe de presse L’indépendant/Le Démocrate, l’ancien ministre de l’information ne doit pas être un employeur idéal. Non seulement il ne verserait les salaires à date, mais aussi ces derniers seraient des plus dérisoires qui soient. C’est ainsi qu’ils ont décidé de porter plainte contre lui au Tribunal de Travail de Mafanco.

N’ayant pas réussi à résoudre la crise qui l’oppose à son ex-patron à l’amiable avec l’intervention de l’inspection du travail, la vingtaine des désormais anciens employés du groupe de presse L’indépendant/Le Démocrate, passe à la vitesse supérieure. C’est ainsi qu’hier, ils étaient devant la presse pour donner leur version des faits. Selon leur porte-parole, Samory Keïta, le problème remonte au mois de mai dernier. C’est en effet, le 12 mai, commence-t-il, constatant « le retard inexplicable des salaires et l’accumulation injustifiable des piges, nous, journalistes titulaires et pigistes, une vingtaine, sommes vus dans l’obligation d’arrêter provisoirement le travail. Une démarche à laquelle le Directeur des Publications avait librement adhéré »

Ce premier débrayage était une sorte d’alerte. Sauf qu’un mois après, il n’y a eu aucun réaction de la part ni du patron ultime, ni du directeur de publication, Mamadou Dian Baldé. Au bout de cette période d’attente haletante, ils auraient décidé d’adresser un mémo aussi bien à Aboubacar Sylla qu’à M. Baldé. Dans ce mémo, ils sollicitaient non seulement la revalorisation de leurs salaires, mais aussi leur versement au plus tard au 5 de chaque mois, sans oublier la dotation de la rédaction en matériels de travail. Pour toute réponse, poursuit Samory Keïta, « nous avons constaté que nos noms ont été supprimés de l’ours des deux journaux, avec toutes les conséquences que cela comporte ». Ce après, ils se seraient dirigés vers l’inspection du travail pour requérir son intervention. Mais à ce niveau aussi, M. Baldé serait demeuré sourd aux trois convocations qui lui auraient été formellement adressées.

Entre-temps, ils apprennent via des communications d’Aboubacar Sylla sur d’autres médias que ce dernier les accuse d’être manipulés par le pouvoir pour le nuire. Pour eux, c’en est trop. Ils décident alors de saisir le tribunal de travail de Mafanco pour licenciement abusif, non-paiement de salaires et diffamation. Mais tout ce qui aura été dit, c’est le témoignage d’une des ex-secrétaires du groupe qui a ému tout le monde. En effet, se disant déçue par l’attitude d’Aboubacar Sylla, Hadja Anne Marie Diawara, 17 ans de service au compte du groupe, a déclaré : « Pendant 17 ans, on n’avait qu’une seule machine pour quatre secrétaires. Pendant ces 17 ans, mon salaire n’a jamais changé. De 95 à 2013, j’avais 300.000 comme salaire mensuel. C’est de 2013 à 2014 qu’on a augmenté 100.000 pour moi. Ce qui fait que désormais, je touche 400.000 à la fin de mois ». Un témoignage dont le contenu devrait occuper l’esprit de Monsieur Sylla, en attendant sa comparution prévue le lundi prochain.

Anna Diakité, kabanews

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