La Guinée est sous perfusion. Cette situation gêne Jean-Marie Doré. Il l’a fait savoir récemment au Parlement, à la faveur d’une plénière sur le projet de loi de finances initiale sur le volet recette. « Depuis des années, la Guinée est devenue un pays consommateur de dons et elle ne produit pas, alors il faut arrêter. Il est temps de prendre des mesures dès maintenant pour combattre cette crise qui a impacté notre économie dans toutes ses formes », dira le leader de l’UPG.
De toute évidence, l’économie est malmenée. Au niveau de l’agriculture, l’embelli est loin d’être au rendez-vous. « La crise d’Ebola va nous toucher, surtout dans la zone forestière. Cette zone de la forêt représente quand même 30 % de la production rizicole du pays. A ce niveau-là, nous avons déjà des retours d’information sur les superficies qui n’ont pas été emblavées en totalité pour cause d’Ebola. » La ministre de l’Agriculture sait de quoi elle parle. Jacqueline Sultan rappelle que dans la zone forestière, même l’utilisation de certains produits n’a pu être faite, parce que les populations ont hésité à aller chercher ces produits dans les chefs-lieux des préfectures. Or, regrette-t-elle, « L’usage ou la tradition dans cette région veut qu’on fasse des groupes d’actions, d’entraide d’un village à un autre, d’une zone à une autre. Donc, cela va forcément se faire ressentir sur les productions rizicoles de toute la zone forestière. Il y aura certainement un besoin d’appui à ces populations-là. »
C’est pourquoi note la ministre « le riz qui devait être produit dans ces localités va, pour la plupart, soit vers les pays limitrophes, soit vers les mines de Siguiri ou de la Moyenne Guinée. Donc, il y aura certainement des réductions de flux de produits approvisionnés. » Une solution possible ? Du côté du département, « On essaie de voir comment mettre en place des réactions, des systèmes pour justement palier cette crise qui se dessine. Elle ne sera pas, on l’espère, majeure parce que n’ayant pas touché la Haute-Guinée et l’autre bassin de production qui est la zone côtière, la Basse-Guinée. Mais on aura certainement un impact sur la zone forestière. »
Comme quoi, Ebola et agriculture ne sauraient tout aussi faire bon ménage ! Et Jean-Marie Doré a de quoi s’en inquiéter.
Jeanne FOFANA, www.kababachir.com