Huit partisans de l’ancien chef de la junte militaire entre 2008 et 2010, Moussa Dadis Camara – arrêtés le 26 août dernier à Conakry lors de sa dernière tentative avortée de rentrer en Guinée – ont comparu, jeudi 3 septembre 2015, devant le Tribunal de Première Instance (TPI) de Mafanco pour répondre de chefs d’accusation suivants : attroupement illégal, violence, trouble à l’ordre public et voie de fait.
Devant le juge, tous les accusés ont rejeté les faits qui leur sont reprochés, disant être innocents. Les avocats de la défense abondent dans le même sens ; ils dénoncent un “procès politique”. «Nous constatons avec regret une main politique tendant à faire taire des adversaires politiques. Mais, je rappelle que mes clients ne sont pas des adversaires politiques du pouvoir en place. Ses adversaires politiques sont ailleurs.», a soutenu Me Pépé Antoine Lamah, l’un des avocats des accusés.
Selon Me Lamah, ses clients ont été interpellés et séquestrés pendant cinq jours au PM3 de Matam avant d’être traduits devant le tribunal pour y être jugés. À l’en croire, les accusés ont été interpellés en fonction de leur appartenance ethnique. «Après leurs arrestations, tous ceux qui sont Barry ou Cissé ont été libérés. Et tous ceux qui ont des noms de familles forestiers ont été maintenus.», a-t-il accusé.
Douze mois de prison avec sursis requis
Bien que tous les prévenus aient réfuté les accusations pour lesquelles ils sont poursuivis, le représentant du ministère public a requis douze mois de prison avec sursis contre les huit personnes jugées.
Mais du côté de la défense, on plaide pour la relaxe pure et simple. «Nous sollicitons du tribunal la relaxe pure et simple, parce que les accusations montées (articulées pour des fins bien définies contre nos clients) ne sont pas fondées tant en droit qu’en fait», a argumenté Me Lamah. Le Tribunal de Première Instance de Mafanco rendra son verdict lundi prochain, le 7 septembre.
Thierno Diallo, Kababachir.com
