Dans la compétition tout à fait naturelle entre les malfrats et les forces de sécurité, ces dernières vient de remporter un point stratégique avec l’énorme coup de filet qu’elles viennent de réaliser. Au total, ce sont en effet quelques 14 bandits qui semaient la terreur, volaient et blessaient les paisibles citoyens de la capitale guinéenne qui viennent d’être arrêtés par les unités de la Brigade anti-criminalité (BAC) qui opèrent à Conakry et ses environs. Au-delà des actes délictueux aussi divers que variés qui sont à l’actifs des interpellés, c’est le fait que beaucoup d’entre eux soient des repris de justice que l’opinion n’arrive pas à comprendre. C’est dire que de ce côté aussi, la réforme de la justice a quelques plombs dans l’aile.
C’est hier mardi 25 novembre que le coordinateur des unités de la BAC a procédé à la présentation de cette prise que l’ensemble des services de sécurité perçoivent plutôt comme un trophée de guerre. C’est d’ailleurs en partie ce pourquoi le colonel Mamadouba Soumah a pris un soin méticuleux à détailler les dommages que ces malfrats causent aux populations. Ainsi, évoquant tout d’abord un groupe de neuf bandits, opérant en haute banlieue (Cimentérie), il a déclaré : « Ce sont des gens qui, généralement à la tombée de la nuit au crépuscule ou quand il y a des embouteillages, parfois provoqués par des bandits eux-mêmes, profitent pour tomber sur nos pauvres mamans, leur retirent leur sac, les blessent, ouvrent les coffres des taxis en disant par exemple au conducteur que le pneu est crevé. Le temps pour le chauffeur de se tourner pour vérifier cette fausse crevaison, les bandits profitent rapidement pour dérober les recettes du chauffeur ou les téléphones de ses passagers »
Le deuxième groupe présenté par le colonel Soumah aurait, lui, sa base le long des rails qui vont de Madina à Kénien (au niveau du pont). Composé de quatre personnes, ce second groupe est cependant plus porté sur les crimes. Pour s’emparer des objets dont leurs cibles sont porteuses, les membres de ce groupe auquel appartient un certain Awolo, n’hésitent pas à employer les grands moyens. Ce qui peut aller jusqu’au meurtre.
La quatorzième personne présentée par le coordinateur des unités de la BAC est une femme du nom de Rokia Konaté qui serait, elle, spécialisée dans l’escroquerie et l’arnaque.
Le colonel Soumah n’a omis le fait que la plupart de ces malfrats ont déjà été arrêtés une première fois et remis entre les mains de la justice. Une manière pour les forces de sécurité d’interpeller la responsabilité de la justice qui, en dépit des promesses de réforme, demeure toujours défaillante.
Anna Diakité, www.kababachir.com