Par décision rendue publique la semaine dernière, le gouverneur de la ville de Conakry, Soriba Sorel Camara, vient d’interdire l’importation et la commercialisation des pétards et flambeaux dans sa circonscription. Et ce, à quelques jours des fêtes de fin d’années, prévues les 24 et 31 décembre prochain.
Selon le contenu de cette décision lue sur les ondes des médias d’Etat, ‘’Il est formellement interdit de distribuer, de vendre ou de faire usage des feux d’artifices et pétards sur l’ensemble du territoire de la ville de Conakry en cette fin d’année.’’
‘’Les maires, les présidents des délégations spéciales, le directeur de la sûreté urbaine de Conakry, le commandant de la gendarmerie régionale de la ville de Conakry, le directeur régional de la douane, les administrateurs des marchés sont chargés chacun en ce qui le concerne de l’application rigoureuse de cette présente décision.’’, ajoute-t-on.
Sur les motifs de cette interdiction qui fait déjà des mécontents, le gouverneur de Conakry évoque des raisons de sécurité et une urgence sanitaire décrétée contre l’épidémie de fièvre Ebola qui sévit dans le pays « Si vous avez remarqué, depuis le 1er décembre, il y a beaucoup de bruit qu’on entend à travers la ville, du bruit de pétards tirés ici et là, mais qui se confond avec le bruit des armes utilisées par les bandits. Il faut éviter que ceux-ci profitent de cette cacophonie pour mettre en péril la sécurité des populations… » se défend –t-il.
Il reste à voir comment le gouverneur de la ville de Conakry compte appliquer cette décision, car l’infériorité numérique des agents de sécurité par rapport à la densité et la répartition géographique de la population, font qu’il est difficile voire impossible d’assurer le contrôle de cette pratique.
Surtout pendant les fêtes de fin d’années, nombreux sont des enfants et des jeunes qui se livrent à certaines activités comme les feux d’artiches, pour rendre la fête plus belle.
Mais une telle décision n’est pas sans conséquence, car tout le monde sait aujourd’hui ce que la commercialisation de ces pétards et flambeaux rapporte sur l’économie nationale. Y-a-t-il un lien entre les risques d’insécurité et la commercialisation des ces pétards ?
En prenant une telle décision, sans analyser les conséquences et l’impact socio-économique, Sorel est-il sur les traces de son prédécesseur Sékou Resco Camara ?
En tout état de cause, la décision reste maintenue, mais il reste à voir comment elle va être appliquée.
Abdoul Wahab Barry, www.kababachir.com