L’interrogatoire de l’ancien Premier ministre François Louceiny Fall s’est poursuivie mercredi 29 mars au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry.
En sa qualité de victime de la répression sanglante des forces de défense et de sécurité, l’ex-ministre des Affaires Etrangères a déclaré qu’Alpha Condé n’avait aucune volonté d’organiser le procès sur le massacre du 28 septembre 2009.
« J’ai été dans ce gouvernement. J’ai été proche du président Alpha Condé. Je n’ai jamais senti la volonté politique d’Alpha Condé d’organiser ce procès. Nous, nous avions notre compréhension de ces questions. Pour nous, il y avait d’autres raisons mais, ce n’est pas l’histoire du complot. Je n’ai jamais senti de volonté politique de vouloir organiser ce procès », a –t-il lâché.
Toutefois, l’ancien diplomate onusien ne croit pas à la thèse d’un complot comme le prétend la défense de Dadis: «Non ! Je ne crois pas à la thèse du complot. Et comment voulez-vous qu’on soit associé à un complot ? Notre intérêt ce n’était pas de faire un complot contre nous-mêmes, Non ! Notre volonté, c’était l’organisation de l’élection et nous étions dans cette logique »
Dans son témoignage, l’ancien leader du FUDEC, qui était au stade, a déclaré également que c’est Toumba Diakité qui les a sauvés ce jour-là.
« Je ne sais pas si c’est Toumba qui dirigeait la troupe qui est arrivée au stade, mais j’ai vu Toumba arriver avec des militaires, et c’est lui qui nous a sauvé ce jour là. Honnêtement, je ne savais pas ce qui allait nous arriver si Toumba ne nous a pas extraits de l’intérieur du stade. Cela oui, je le confirme. »
François Fall confirme également que : « Les militaires, leur technique c’était de déshabiller les femmes, les humiliés. Celles qui étaient violées ont les tirait, on les envoyait dans les coins. Beaucoup ont été dévêtues avec les couteaux, les machettes, on déchirait les pantalons, celles qui avaient les pagnes on les enlevait, beaucoup de femmes sont sorties dévêtues du stade cela est une réalité. La technique qui était utilisée par les militaires c’était de violer les femmes et c’est la plus grande punition qu’on puisse infliger à une dame. C’était des mères de familles qui étaient là, des dames respectables qui ont été battues, humiliés qui sont sorties du stade du 28 septembre. Moi je le sais, puisque j’ai plusieurs victimes dans mon parti », regrette l’ancien Premier ministre.
Ibrahima Sory Camara, www.kababachir.com