Dans un décret rendu public mardi soir, Alpha Condé a nommé Jean Smith Sandy, ancien préfet de Yomou directeur de cabinet de la région administrative de N’Nzérékoré, en remplacement de Siba Koné, mis à la disposition de son département d’origine. Cette promotion doit donner des sueurs froides à Jean-Marie Doré. Cet opposant on le sait, a récemment traité le nouveau promu de « préfet énergumène ».
Le leader de l’UPG n’est pas du tout tendre avec son ancien militant, tourné désormais vers le parti au pouvoir. Selon Jean-Marie Doré, « La situation à Diecké, est un problème créé par un préfet incompétent, incapable, ignorant la mission de l’Etat. M Jean Sandy Smith qui est un pauvre type originaire de la région et qui croit que pour durer en fonction, qu’il faut profiter de toutes les occasions pour livrer les populations à la vindicte des forces répressives. »
Revenant sur la cause de la barbarie, Doré explique : « Il s’agit du prix du latex et celui de l’huile de palme qui ont été réduits à un niveau qui est inacceptable. De 11 mille, c’est arrivé à 3 900, donc les paysans qui ont donné la terre à la culture de l’Hévéa, pour de l’huile de palme et qui ont des plantations se sont trouvés privés de leurs revenus par des mesures unilatérales de la direction de la Soguipah. Ça ne se fait pas. Les femmes sont allées pour revendiquer par le dialogue, pour revendiquer le rétablissement du prix qui était pratiqué avant. Ce sont des femmes raisonnables qui ne sont pas
parties pour attaquer la direction, mais pour protester puisque leurs revendications sont restées vaines. Elles sont venues faire un sit-in. C’est alors que sollicitées par la direction de la Soguipah, Sandy Smith, qui est le préfet de Yomou a envoyé la police. Et sans sommation, d’après mes informations, les policiers ont lancé des grenades lacrymogènes dont les effets ont été de blesser certaines femmes. » Selon Doré, « Cette riposte inattendue, disproportionnée, a mis les femmes en colère. Le lendemain, les femmes sont revenues de manière plus organisée avec des instruments de musique, des castagnettes pour dire qu’on va les entendre aujourd’hui. Et M. Sandy Smith est monté au créneau pour répondre par la répression. C’est comme ça qu’il a envoyé l’armée pour tirer dans le tas. »
On aurait pu contenir le différend « Si la Direction avait demandé aux femmes de venir discuter avec elle, il n’y aurait pas eu de problèmes…En réalité l’un des objectifs poursuivis par le préfet de Yomou, c’est de remplacer le président de la commune rurale de Diécké par un de ses amis qui avait été chargé de cette fonction. C’est un homme qui a volé comme il a pu. Je ne veux pas faire la publicité de son nom qui est abject et que je ne veux pas prononcer. Il y a à Diecké une mesure commerciale unilatérale qu’on veut imposer aux populations en utilisant la force brutale. »
« Révoquer le préfet de Yomou », une solution
Jean-Marie Doré estime que pour lutter définitivement contre le malaise dans cette zone, il faut tout simplement révoquer le préfet de Yomou. « La première mesure qui doit être prise, c’est de
révoquer ce préfet de Yomou. Ce que je vais vous dire va vous surprendre. Ce préfet qui était membre du bureau régional de N’Zérékoré de l’UPG et quand j’étais premier ministre, il était venu se présenter à moi comme le militant le plus fanatique de l’UPG. Et au lendemain de la prestation du président Alpha Condé, il est devenu brusquement membre fondateur du RPG. Ce sont des énergumènes comme ça qui polluent la vie nationale. » L’intéressé n’a jamais répondu à JMD. Sa patience a payé. Sa promotion cloue au pilori Jean-Marie Doré. Avec Alpha Condé, plus rien n’est jamais perdu. Doré doit le comprendre à ses dépens.
Jeanne FOFANA, www.kababachir.com