« Je n’ai pas de leader politique devant moi. Plutôt, j’ai des inculpés, des prévenues qui sont poursuivis pour avoir commis une infraction. S’ils ont des casquettes politiques, ce sera ailleurs, mais pas à la CRIEF. Parce que chez nous ici, on n’a pas de politiciens, on n’a que des justiciables. C’est leur analyse. »
La CRIEF à travers Aly Touré tranche dans le vif quant à l’accusation selon laquelle, Kassory et Cie sont des prisonniers politiques. Pour la CRIEF, « ils ont été inculpés par rapport à la gestion qu’ils ont eue à tête des différents départements ministériels. Mais à part ça, il y a eu la gestion de quelques projets qui ont été disséminés dans leurs portefeuilles. Il y a eu aussi des cas d’enrichissement illicite. C’est-à-dire des cas dans lesquels ils n’ont pas pu justifier les avoirs qu’ils avaient notamment dans leurs comptes bancaires et en termes d’avoirs immobiliers…Donc, ils sont épinglés par toutes ces affaires. »
Pour rappel, Kassory Fofana, dans un écrit rendu public s’est ouvertement attaqué à Aly Touré : « Je l’ai signifié par écrit, sans équivoque, au procureur spécial de la CRIEF, Mr. Aly Touré, lorsqu’il m’avait demandé de commenter sa décision de me placer sous mandat de dépôt dans une procédure rocambolesque de flagrant délit. Je l’ai réitéré au Ministre de la Justice, Mr Alphonse Charles Wright quand il m’a rendu visite récemment à l’hôpital. Des hommes de Loi comme le Procureur spécial de la CRIEF, Aly Touré qui ont une maitrise plutôt approximative du droit et une moralité pour le moins douteuse enfreignent la Loi, bafouent les Droits de l’Homme allègrement, ne mesurent même pas le tort immense qu’ils causent au pays et ne se rendent pas comptent jusqu’où ils rabaissent les Guinéens et abiment l’image de la Guinée et de sa justice républicaine. »
Puis il lance un défi à Aly : « Je lance le défi à Mr. le Procureur Spécial de montrer au peuple de Guinée auquel il aime souvent s’adresser à propos de la procédure nous concernant, la base légale de notre détention à date. Bientôt un an, nous sommes privés de liberté et jetés dans cet établissement pénitentiaire sans ménagement, dans l’illégalité absolue. (…)Derrière ce procès, il y a une volonté clairement exprimée de sauver la face dans un feuilleton qui n’a que trop duré et a fini par lasser et agacer toutes les bonnes consciences. Même les plus patients et indulgents d’entre nous, se montrent révoltés par une oppression ambiante. »
Jeanne Fofana, www.kababachir.com