Koutoub-Fall : les rancunes se transportent à Abuja et aux Nations Unies

Entre les deux ministres – François Loucény Fall des Affaires étrangères et Koutoub Sano de la Coopération internationale – d’Alpha Condé, le courant ne passe vraiment pas. Et cela, depuis bien des lunes. On pensait que le président Condé avait tranché mais selon toute vraisemblance, les deux ministres sont loin de regarder dans la même direction. En cause : un problème de leadership. Chacun craint que l’autre ne lui marche sur ses platebandes. La moindre aventure, ça crie à la provocation. Le dernier fait remonte d’il y a juste une semaine. Des inimitiés qui se sont transportées jusqu’à Abuja, à la CEDEAO, puis aux Nations unies, à New York.

Tout est parti d’une lettre datant du 8 septembre dernier, signée du président de la commission de la CEDEAO Kadré Désiré Ouedraogo. Cette lettre adresse « une invitation à participer à une réunion de conseil des ministres de la CEDEAO », pas au ministre de la coopération et de l’intégration africaine, Koutoub, mais à celui des Affaires étrangères, Loucény Fall.  Cette réunion dont les plénières seront consacrées à la reforme constitutionnelle doit se tenir le 23 septembre à New York, en marge de l’Assemblée générale des NU, dans la salle de l’union africaine. Il n’en fallait pas plus pour le ministre Koutoub d’interpeller la CEDEAO qui est, selon toute vraisemblance, dans ses attributions. Ainsi, une lettre datant du 11 septembre, N°1277/MCI/CAB est adressée au président de la commission de la CEDEAO dont l’objet porte sur « Collaboration avec le ministère de la coopération internationale ».

Koutoub Sano regrette « que des missions de hauts niveau de la communauté continuent de séjourner en Guinée à notre insu. » Le dernier cas en date est celui de la visite du directeur de l’OOAS.

Selon la lettre de Koutoub, « Tout ceci m’amène à vous demander de bien vouloir instruire les hauts fonctionnaires de la Commission de prendre les dispositions nécessaires pour inverser les tendances actuelles, préjudiciables à notre collaboration. Il s’agit de soumettre systématiquement  ces fonctionnaires à l’obligation de passer par notre ministère et le bureau national CEDEAO pour tous les contacts… »

On comprendra jusqu’où l’antipathie a gagné du terrain entre les deux ministres d’Alpha Condé. Comme quoi, le désordre administratif reconnu à la Guinée s’est transporté jusqu’à Abuja et aux Nations unies. Et c’est bien une honte pour la République. Sinon, y a-t-il une différence entre coopération et Affaires étrangères, pourquoi on ne compresserait pas tout simplement ces deux ministères pour au moins éviter la dispersion des fonds ?

Drôle de changement !

Jeanne FOFANA, Kabanews

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