Labé : des présumés vendeurs de viande de brousse devant le TPI

 

Le procès de Madame Gopou Lama, Mari  Helene Sagno et Mamadou Oury Sow pour détention, transport, stockage et commercialisation de viande de brousse s’est ouvert ce mardi 10 février 2015 au tribunal de première instance de Labé.  Pour rappel, ces trois personnes avaient été arrêtées par la sureté régionale  le 29 novembre 2014 avec 97 sacs de viande prohibée en destination de  N’Nzérékoré.   

  C’est dans une salle d’audience  remplie des citoyens  que le procès s’est ouvert aux environs de 09 heures 40. D’entrée de jeu, le président de la cour a fait la  lecture des charges qui pèsent contre les  prévenus.  Vêtu d’un pagne rouge et  noire, avec un foulard sur sa tête, Gopou Lama ( sur l’image)  se  serait  retrouvé  dans  ce  circuit en  héritant   des  affaires  de  son mari décédé  l’année  dernière.



 Sur les 97 sacs 67 lui   appartiendraient, mais, elle a réaffirmé comme à l’interrogatoire n’avoir  jamais  entendu l’interdiction de la commercialisation et du transport  de cette viande de brousse dont certaines espèces  seraient intégralement protégées.

 Dans le lot, elle a indiqué que ses sacs ne contenaient que des singes et  autres espèces animales comme  les  phacochères. Devant le président de la cour, elle a soutenu que les 30 autres sacs appartiendraient à des tierces personnes qui seraient en cavale.

Maitre Jean Moussa Sovogui  avocat de la partie civile a mis l’accent sur le type de munitions utilisées qui ont conduit à l’abattage des animaux à Kessawoula.

Pour sa part Mary Helene Sagno habillée d’un pagne de couleur verdâtre  ancienne dans la pratique  a avoué avoir aidé Madame Lama à l’obtention d’un moyen de déplacement sans avoir une idée claire sur la quantité devant être transportée à N’Nzérékoré ;elle a aussi reconnu  l’interdiction qui  frappe  ce  trafic  surtout  en  ce  temps  d’Ébola.

Quant à Mamadou Oury Sow ,  le chauffeur  du minibus qui a  servi à transporter la viande interdite  soutient  ignorer  jusqu’à  son  interpellation  la  nature de  la  cargaison  que  Samba  son  chef  de  ligne lui a  fait  transporter.

  Pour la partie civile, représentant le ministère de l’environnement une contradiction s’est invitée dans les propos du conducteur, car au moment de l’instruction il avait reconnait le prix  de  transport d’un sac à 50 000 francs guinéens sans avoir l’idée de la nature de la marchandise. Et si c’était de  la drogue ? S’est-il  interrogé.   Sur ce, le procureur a  confronté les trois prévenus pour déterminer le mobile qui a conduit à la fixation du prix. Mais n’a pas  eu  gain  de  cause.

Aux environs de   11 heures 30, le président de la cour a ordonné l’arrêt des débats pour passer au réquisitoire.  Maître Sovogui magnifiant l’appui qu’apporte l’ONG GALF (Guinée Application de  la Loi Faunique) dans la lutte contre le braconnage des animaux,  a plaidé auprès du président de la cour pour un  paiement de 60 millions pour dommages et intérêts par chaque prévenu en vertu de la violation l’article 124, 126,161 et 164 du code de la protection de la faune.

De son côté, le ministère public  a  plaidé pour un emprisonnement  ferme de trois mois pour chacun des  prévenus  et 90.000 francs d’amende. Quant à Rabiou Baldé  propriétaire du magasin de  dépôt en fuite de 5 ans d’emprisonnement par défaut et une  destruction de  la  cargaison  saisie.

Pour finir, les trois prévenus ont  plaidé l’acquittement  en  attendant  le  verdict  du  17 Février.

Sally Bilaly Sow , correspondant www.kababachir.com à Labé

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