L’Avantage comparatif de la Guinée: Ou le choix de l’aluminium pour un parcours disruptif !

Avoir les grandes visions de changements

« Les chevaux étaient bien adaptés aux arrêts et aux départs fréquents le long d’un itinéraire et pouvaient mieux négocier les mauvaises routes que les premiers véhicules motorisés. »

Source : https://www.thehenryford.org

Ma Guinée sera-t-elle présente au rendez-vous ?

Dans mon article précédent « D’Ubuntu à Touareg », j’ai décrit l’échec de pénétration de la Chevy Nova, un bon produit qui a manqué l’approbation des clients mexicains à cause d’une erreur de marketing sur le nom de la voiture NOVA. Cette fois-ci, je fais l’analyse de certaines marques influentes sur le marché international et comment l’État guinéen pourrait perturber un marché spécifique en sa faveur.

J’offre des idées et dans certains je fais des spéculations, n’ayant pu obtenir des statistiques récentes sur la Guinée. Mais cela ne changera pas mes arguments. Cet essai n’est pas un avis d’expert, mais le point de vue d’un citoyen qui s’exprime sur les affaires de la Guinée pour inviter les experts de l’industrie minière à partager leurs connaissances, je les encourage surtout à corriger, à critiquer cet article et bien sûr à offrir des propositions de solutions dans l’esprit d’une solidarité intellectuelle.

L’exemple de la bauxite servira à supporter mes arguments. Je donne le crédit de cette idée à un technicien qui récemment était venu pour m’offrir un devis de remplacement d’une porte de garage. Il me donna un délai pour chaque type de travail et puis il se confia qu’il gagnait des clients, mais, qu’il a du mal à recevoir ses matériaux de construction. Se plaignant ainsi de la lenteur des livraisons de ses commandes, il indiqua que ce qui ne lui prenait que deux ou trois semaines lui prend environ trois mois. Je lui ai demandé les raisons, il me dit c’est à cause de l’aluminium. Je continuai mes questions, « Tes fournisseurs sont-ils en chine ? Il me répond non qu’ils se trouvent au Canada à cause de la proximité au nord-est des États-Unis. Et voilà comme un éclair une envie d’écrire cet article me vint soudain.

La Guinée et ses entreprises étatiques – La Bauxite, l’alumine et la Quincaillerie de Matoto

La production de la bauxite et sa transformation en alumine et aluminium sont un enseignement théorique que beaucoup d’élèves avaient reçu dans les années soixante-dix comme curriculum de l’enseignement de masse en guinée. Mémorisant des formules chimiques complexes, se réfèrent aux noms des éléments chimiques, leurs compositions moléculaires et leurs valences afin de résoudre des équations posées sur le tableau. Je me souviens des heures d’études de mémorisation des différents processus d’extraction de l’alumine au laboratoire et celui plus complexe à l’industrie.

Suivant les lèvres de l’enseignant et chacun des mots qu’il prononçait, je rêvais de ces formules plutôt magiques, car, il fallait que je développe ma propre imagination à chaque étape de la transformation. L’enseignant nous parlait de la première phase la plus importante : la transformation de cette bauxite rouge en poudre d’alumine blanche en démontrant par des formules l’une après l’autre chaque formule.

Pour s’assurer que nous l’avons bien compris, il nous fallait réécrire sur le tableau sous son œil inquisiteur de chacune des formules. Il est à noter qu’aucun de mes enseignants n’a vu les processus qu’ils nous enseignaient. Comment je l’ai su, je le lui ai demandé, il a dit en souriant qu’il n’a aucune idée de ces éléments chimiques. Parce que pendant les années soixante-dix, les collèges et lycées de la Guinée n’ont jamais eu de laboratoires. Mais au contraire nous connaissons très bien la bauxite, cette matière rouge que les trains russes transportaient sous la gestion de l’Office de Bauxite de Kindia (OBK). Nous connaissons aussi l’alumine, du moins son transport de l’usine de Friguia au port de Kaloum à Conakry. Il y avait aussi une usine de fabrication et d’ondulation des tôles et même une autre usine de quincaillerie à Matoto.

Si vous l’avez déjà remarqué, il y a un important chaînon qui manque dans ce processus. C’est celui de la transformation de l’alumine en aluminium.

Alors, il nous faut une politique de gestion de la dernière étape de transformation de l’alumine en aluminium. Cette phase demande une consommation d’énergie énorme en milliers d’ampères. Une intensité de courant électrique constante pour exécuter toutes les étapes de transformation de la bauxite à un produit fini est indispensable pour créer un environnement industriel pour en tirer des avantages comparatifs.

La petite revue sur l’histoire de l’Aluminium

La France, en 1820, déjà, possédait la capacité énergétique de production de l’aluminium. Le minéralogiste et ingénieur français Pierre Berthier en 1821 découvrit les propriétés d’un minerai contenant de 50 à 60 % d’oxyde d’aluminium. Ce minerai sera appelé la bauxite. En 1825, le chimiste et physicien danois Hans Christian Œrsted réussit à produire une forme impure du métal. En 1827, Friedrich Wöhler approfondit les travaux d’Œrsted en isolant l’aluminium par action du potassium sur le chlorure d’aluminium.

Selon le site Aluminium France, le chimiste Henri Sainte-Claire Deville obtient pour la première fois des globules d’aluminium pur par un procédé de réduction de chlorure double d’aluminium par le sodium. C’est ce procédé qu’on nous a enseigné à l’école en Guinée.

C’est en 1907 que l’usine de Saint-Jean-de-Maurienne (France – Savoie) sera construite et deviendra la Compagnie Pechiney en 1948. Cette compagnie qui s’installa en Guinée à Fria, la même année que nous avons obtenu notre indépendance en 1958.Pechiney construira une usine de transformation de la bauxite en alumine dans la région de Fria sur un ancien village de Friguia qui se transforma en une ville industrielle au modèle européen, avec ses cités ouvrières hiérarchisées selon le niveau de qualification, ses cheminées, ses hauts-fourneaux et surtout sa piscine qui format plusieurs générations de nageurs qui représentèrent la guinée aux compétitions internationales.

Il faut reconnaitre la grande contribution technologique des ingénieurs français à la transformation de la bauxite.

Les Couverts de Napoléon III

Dans son livre Sapiens – une brève histoire de l’humanité, Yuval Noah Harari professeur au département d’histoire de l’université hébraïque de Jérusalem écrit que « pendant des décennies, l’aluminium était beaucoup plus cher que l’or », ce qui fera de l’aluminium un métal de valeur aux yeux de Napoléon III qui commanda des couverts en aluminium pour ses invités les plus distingués. Tous les visiteurs moins importants devaient se contenter des couteaux et fourchettes en or. Un autre temps, une autre valeur. À la faculté d’agronomie de Dubréka, les étudiants utilisaient des assiettes en Aluminium. J’aurais dû garder cet objet de valeur… Mais, je dois mentionner que les chimistes avaient déjà trouvé des procédés moins coûteux et plus efficaces pour une production massive des feuilles d’aluminium en 1850.

Faut-il se contenter de la Bauxite ou adorer l’Aluminium ?

D’après les statistiques publiées sur ce minerai, il y a environ 25 milliards de tonnes de bauxite repartie à travers le globe. Près de trois quarts des réserves de bauxites identifiées dans le monde se situent dans cinq pays. Pas plus qu’il y a que cinq pays qui possèdent les plus grandes réserves de Bauxites sur cette planète. La répartition proportionnelle est en faveur de mon bien aimé pays la Guinée qui détient 30% des 25 milliards de tonnes. Elle est suivie par l’Australie 23%, le Cuba et la Jamaïque respectivement 8% chacun,et le reste du monde y compris le Brésil se répartissent les 31% de réserves restantes.

Il existe plus de vingt sociétés étrangères détentrices de licences d’extraction et d’opérations d’exportation minières de la guinée vers leurs pays respectifs. Parmi elles, trois sociétés dominent ce secteur important de l’économie guinéenne : la Société des Mines de Boké (SMB) appuyée par la Chine, la société russe RUSAL et la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG) qui produit la bauxite depuis plus de 50 ans et reste l’un des pays les plus pauvres du monde dont le PIB est classe 167e sur 192 pays.

Les deux plus grands pays producteurs d’aluminium dans le monde sont la Chine et son concurrent américain par sa firme ALCOA. La Guinée, étant l’un des fournisseurs les plus importants de la bauxite dans le monde, devra réviser sa politique minière en déséquilibrant sa position sur chaque étape du marché de ce métal. La nouvelle stratégie sans être conflictuelle devra se doter des outils et des techniciens qui pourraient forcer sa propre entrée dans la production de l’aluminium et de ses dérivées. Au lieu de nous contenter des maigres paiements de royalties et des droits fixes, nous devons investir dans la transformation pour ajouter de la valeur aux produits finis.

Pour ne pas perdre une opportunité disruptive unique du marché mondial, notre stratégie porterait sur des conditions concurrentielles et l’engagement de supporter des petites et moyennes à fournir les piliers de cette industrie. La guinée doit diversifier ses opérations de transformation de la bauxite et donner des opérations contractuelles à certains opérateurs compétiteurs sur le marché au lieu de laisser les Chinois, les Américains, les Russes, et exporter de la bauxite brute hors du pays. Une exportation permet à ces pays de résoudre des problèmes d’emploi dans leur pays en plus de tous les avantages économiques.

Conakry éternue de sa bauxite, les industries s’inquiètent du manque d’aluminium ?

Nous sommes le lundi 6 septembre, pendant que les Guinéens commençaient à se remettre du changement du pouvoir en Guinée, les médias financiers et économiques du monde avaient leurs yeux rivés sur ce pays de 245,850 km2.

Ce pays de l’Afrique occidentale dont très peux peu de personnes reconnaissent sur une carte géographique. Le monde des affaires se soucie peu des pays africains en général.  Mais, pendant quelques jours, notre pays était devenu puissant et disruptif, la Guinée sur le marché du métal était devenue le géant du marché. Revoyons quelques titres.

  • Reuters – Les prix de la bauxite en Guinée augmentent après le coup d’État, les mines ne signalent aucun impact immédiat.
  • CNBC – Le coup d’État en Guinée secoue les marchés du minerai de la bauxite et du fer.
  • Bloomberg.com –a publié sur son site que :
    • Le coup d’État en Guinée pourrait empêcher les exportations de bauxite de battre un record.
    • L’aluminium bondit à nouveau alors que le coup d’État en Guinée augmente l’offre.

Beaucoup d’autres médias dans toutes les langues, de l’anglais en chinois.

Quelle opportunité manquée ? Peut-être pas totalement perdue. Car l’on peut toujours se servir de l’instabilité de la transition actuelle pour annoncer de nouvelles mesures de révisions de notre code minier. Le pays doit respecter ses obligations contractuelles internationales., s’en défaire de celles-ci, donnera une alerte négative sur la direction du pays et les intentions des nouveaux gouvernants fussent-ils militaires. Rien de plus disruptif sur les marchés de la bourse que l’incertitude. La chaine internationale de distribution des métaux se situe en général dans les zones à haut risque d’instabilité politique en Afrique, et de l’Amérique latine.

Il faut tout de même indiquer que le vent qui soufflait depuis une décennie a changé de direction de façon positive. Une nouvelle ère qui établira un programme de l’exploitation, la transformation et l’exportation de l’aluminium et les nouvelles priorités. Nous devrons sur ce point inviter et encourager des entrepreneurs guinéens d’où ils se trouvent à inciter leurs partenaires à soumettre des propositions d’implantation des technologies de transformation avec transfert des propriétés intellectuelles aux firmes guinéennes. Sinon, faire de sorte que les couts d’exportation du minerai brut ne leur soient pas favorables et compétitifs. La main invisible jouera son rôle pour équilibrer le marché de l’aluminium en notre faveur.

Selon le bureau mondial des statistiques sur les métaux, durant les six premiers mois de l’année 2021, la demande d’aluminium a haussé de 10% cette année par rapport à l’année dernière à la même période pendant que le prix de la tonne de bauxite vendue par la Guinée est resté presque stagnant. C’est-à-dire que la tonne de la bauxite qui était vendue à 50 $ l’année dernière coute 55 $ cette année. Je laisse ces détails aux experts pour élucider la hausse des prix de la bauxite sur le marché.

En moyenne, il faut environ 4 tonnes de bauxite pour produire 2 tonnes l’alumine, qui donnera 1 tonne d’aluminium métal, nous devons ajuster nos politiques de vente pour répondre aux demandes. Nous devons aussi considérer les dérivés de l’aluminium qui ne rapportent rien à la caisse de la Guinée, sans compter les milliers de mains-d’œuvre qui n’entrent pas dans le marché du travail.

Premier producteur d’aluminium brut dans le monde, la chine détenait 47% de la production mondiale de l’aluminium en 2013, aujourd’hui, elle en détient 57%.  Ce pays importe des métaux primaires et exporte de l’aluminium et les alliages d’aluminium, qui ont totalisé 397 milles tonnes en novembre 2021, ce qui représente 34% de plus que les 297 milles tonnes du mois d’octobre et une augmentation de 109,3% sur un an.

D’après le site Planetoscope, la production mondiale d’aluminium en 2018, représentait 2,05 tonnes par seconde, soit 64 millions de tonnes par an.

Pendant ce temps, une fois importée, cette ressource minière ne nous rapporte plus, la guinée ne peut profiter de ses valeurs ajoutées. Rappelons-nous que ce métal est le plus utilisé dans les industries. Aucune industrie ne peut l’exclure de sa chaine d’approvisionnement. À cause des régulations restrictives qui émanent dans tous les pays développés sur la production et l’utilisation du plastique, du cuivre et du plomb, les industries se tournent vers l’aluminium devenu le métal indispensable par sa qualité et par son prix.

Les avantages comparatifs pour la Guinée

L’aluminium est surement l’un des métaux que la Guinée pourrait se servir pour créer son profil industriel et améliorer sa balance commerciale parce qu’elle nous donnera des avantages comparatifs incontournables.

Exemple d’industries qui dépendent de l’aluminium et de ses dérivés.

  • Certaines des nombreuses utilisations de l’aluminium sont dans les transports (automobiles, aéronautique et aérospatiales, camions, wagons, navires, etc.), l’emballage (canettes, papier d’aluminium, etc.), la construction (fenêtres, portes, revêtement, garage, etc.), les biens de consommation durables (appareils électroménagers, ustensiles de cuisine, etc.), les lignes de transmission électrique, les industries informatiques, la chimie. Les industries modernes sont presque toutes des consommatrices directes ou indirectes de l’aluminium.

Malgré la production et la distribution de l’aluminium par les industrielles de la métallurgie, le dernier rapport d’étude de demandes de ce métal publié par Technavio l’une des principales sociétés mondiales de recherche et de conseil en technologie estime que le marché de l’aluminium progressera à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de près de 3% en considération des besoins du marché actuel, de dernières tendances de distribution, des moteurs de consommation et des restrictions écologiques sur l’environnement.

Le marché de l’aluminium devrait croître de 13,66 millions de tonnes entre 2020 et 2024. Les 10 principaux fournisseurs du marché de ce matériel sont :

  1. ALCOA Corp. – Les États-Unis. 
  2. Aluminium Corp. Of China Ltd. – La Chine
  3. China Hongqiao Group Ltd. – La Chine
  4. Emirates Global Aluminium PJSC – Dubai et Abu Dhabi
  5. Kaiser Aluminium Corp.  – Les Etats-Unis,
  6. National Aluminium Co. Ltd. (NALCO) – L’Inde,
  7. Norsk Hydro ASA – La Norvège
  8. Rio Tinto Ltd., Anglo-Australien
  9. United Company Rusal Plc – La Russie
  10. Xinfa Group Co. Ltd – La Chine

Danger pour l’économie guinéenne

Au rythme de la consommation actuelle d’aluminium, les stocks de bauxite dont l’aluminium est extrait risquent de s’épuiser d’ici un siècle.> c’est-à-dire qu’en 2122, il n’y aura plus de bauxites, l’humanité devra chercher une autre ressource de remplacement.

Je fais appel aux investisseurs internationaux, à la diaspora guinéenne et à leurs partenaires financiers, aux bailleurs de fonds, aux investisseurs providentiels (Angel Investors) de faire confiance en la capacité de la Guinée à produire l’aluminium sur son propre territoire et d’exporter un produit fini. Pour cela, nous avons besoin d’investir dans l’industrie énergétique, car nous avons des fleuves pour construire de grands barrages hydroélectriques pour produire de l’énergie propre, très propre, mais aussi assez de soleil pour ajouter les sources solaires. Les réservoirs d’eau de ces barrages pourraient servir à l’irrigation des milliers d’hectares de sol arable dans notre pays.

Pour y arriver, il nous faut de la témérité, de la confiance en soi, de l’éducation des enfants pour acquérir des connaissances et le savoir-faire, mais aussi de l’engagement de tous les Guinéens à répondre à un appel patriotique.

Les autorités politiques doivent à leur tour se mettre à l’œuvre pour établir des programmes de développement à long terme, je propose un programme de 100 ans qui sera divisé en 25 ans et révisé si nécessaire par l’Assemblée nationale après adoption. Ce programme invitera des pays comme le Japon, la Corée du Sud, la Malaisie, le Singapour, et le Vietnam à s’engager sur ces programmes de grande envergure qui ne devront être altérés par aucun parti politique. Chaque parti peut définir sa feuille de route, mais l’Assemblée nationale devra être responsable des grands programmes de développement de la Nation pour éviter toute invitation au favoritisme, au régionalisme ou au marasme économique.

Les Guinéens doivent commencer à voir plus loin que le temps de leur vie sur terre.

J’ai fait ma proposition sur la bauxite pendant le prochain siècle, et toi ? Dis-nous quel est ton programme pour la Guinée et pourquoi ?

Aliou Niane

Aliou Niane est un citoyen guinéen. Il est diplômé de Suffolk University – Global MBA dans l’État du Massachusetts. Major de sa promotion en gestion-économie rurale de l’université de Wonsan en Corée du Nord, il partit au Japon pour étudier l’informatique. Il est un produit de la faculté d’agronomie de Dubréka.

Aliou travaille pour Synopsys, une société américaine des technologies pour la conception de puces, de l’automatisation électronique, et de la vérification de l’intégrité des logiciels.

Aliou a également travaillé pour IBM, DELL/EMC et Hitachi aux États-Unis d’Amérique. Il a été chargé de Channel Marketing pour Ricoh Co. Ltd, au Japon, en Hollande et en Angleterre. Il parle le français, l’anglais, le japonais, le coréen et deux langues guinéennes. Il aime la lecture et le voyage pour découvrir de nouveaux pays et de nouvelles cultures.

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