Les populations de la préfecture de Lelouma manifestaient en ce début de semaine leur colère dans les différentes rues de la commune urbaine. Leur revendication : le départ sans condition du préfet Samba Heri Camara. Les manifestants étaient venus des 11 sous-préfectures du ressort de Lelouma. Située à plus de 60 kilomètres du chef-lieu de la région administrative de Labé, Lelouma était en effervescence. Dans la journée le face à face se déroulait entre protestataires et forces de l’ordre. À la tombée de la nuit, la manifestation est devenue inter communautaire.
Dès 11 heures, la foule s’est rassemblée à la place des martyrs. C’est pendant cette mobilisation que les manifestants ont été surpris par les forces de l’ordre appuyées par des troupes venues de Labé en grande partie. Dans la foulée, les manifestants ont été dispersés à coup de matraques et de gaz lacrymogènes. Diallo Tidiane le président de l’Association des Jeunes de Lelouma, revient sur les raisons de cette manifestation : «Nous avons demandé son départ parce qu’il n’a pas fait l’affaire de Lelouma. Il a opposé la population, Il y a eu 19 préfets qui se sont succédé à la tête de cette préfecture, jamais on a connu une telle situation. Il a opposé la population et il y a une haine qui tend même à une guerre civile que nous ne souhaitons pas ».
À 12 heures, la mobilisation pacifique tourne à l’affrontement entre jeunes protestataires et forces de l’ordre. Progressivement les routes sont barrées et des pneus brûlés sur tout le parcours. Mamadou Saliou laisse éclater sa colère contre le préfet Samba Hery Camara. « Nous voulons le départ sans condition de Monsieur le préfet. Il veut diviser la population. On veut son départ sans condition ».
Au cours des échauffourées il y a eu des blessés. Un protagoniste, Talatou Diallo Responsable de la croix préfectorale nous fait le bilan provisoire. « Il y a eu plus de 30 blessés, dont quatre graves. D’autres blessés sont dans les environs et nous n’avons pas pu les voir d’abord. Il y a eu neuf au niveau des forces de l’ordre ».
Par ailleurs, nous avons déploré le comportement peu orthodoxe de la gendarmerie qui avait retiré la camera du reporter d’Espace TV avant de frapper Mamadou Saidou Diallo journaliste envoyé de GPP FM et de retirer son appareil photo numérique. Pour apaiser le courroux des journalistes, le responsable préfectoral de la gendarmerie a présenté ses excuses pour les dérives.
Dans l’après-midi, les pourparlers entre le gouverneur de région Sadou Keita et les responsables des manifestants qui demandent le départ de Samba Hery Camara ont pris fin. Pendant ce petit entretien avec le responsable de la jeunesse, les hostilités ont repris entre pro et anti Samba Hery. « Nous avons dit au gouverneur d’aller avec le préfet jusqu’à ce que le gouvernement nous trouve un nouveau préfet. Même le premier ministre avait appelé au cours de la rencontre pour nous dire que le problème va être débattu en conseil des ministres ». Avant d’accuser « les personnes qui sont venues nous attaquer ce sont les parent du préfet de Dialla 2 ».
Par contre, la résidence du préfet a été prise d’assauts et son véhicule de commandement endommagé juste après la fin des négociations pour cause de venue en force des parents du préfet qui n’ont pas digéré l’exigence populaire de demander son départ. Mamadou Saliou Camara pro Heri oppose un niet catégorique « Nous avons appris leur événement sans rien faire. Nous voulons que Lelouma se développe. Nous voulons pas que nos biens soient cassés. Ils sont venus jeter des pierres sur nous , le pick up du préfet a été endommagé, les vitres de sa résidence ».
Les affrontements se sont poursuivis tard dans la nuit. Des lances pierres et des armes blanches ont été saisies nuitamment par les forces de l’ordre dans les mains des citoyens de Dialla 2 qui soutiennent le contesté de Lelouma.
Sally Bilaly Sow de retour de Lelouma pour kabanews