Les citoyens de Kourako (Labé) lancent un SOS pour la reconstruction de leur mosquée

Fondée au temps de Karamoko Alpha Mo Labé,  la mosquée de Kourako, une localité relavant de la Sous-préfecture de Djonfo, située à 30 km de la commune urbaine de Labé, est dans un état de dégradation poussée.

Veuille de plus de 250 ans, cette mosquée qui pourtant a abrité des prières des plusieurs générations, depuis le temps du Foutah théocratique jusqu’à nos jours, mérite d’être rénovée.

Déterminés à assurer l’héritage légué par leurs ancêtres, les citoyens de Kourako se mobilisent pour lancer un SOS à travers les personnes de bonnes volontés ou auprès du Gouvernement, des institutions ou des ONG, afin de les appuyer dans le projet de reconstruction de ladite mosquée. 

Sur les raisons de cette initiative, un citoyen de localité apporte des précisions : « C’est à la suite d’un constat  que les ressortissants de la localité vivant en Guinée et dans le reste du monde ont décidé d’honorer la mémoire de nos illustres disparus qui ont mené un combat sans merci pour la consolidation de la foi islamique au Foutah théocratique, qui a abouti à la construction de cette mosquée. C’est ainsi qu’il a été décidé de lancer un SOS pour sa rénovation », explique notre interlocuteur.   

De son côté, le Maire de Djonfo, El hadj Boubacar Diallo, qui est également ressortissant de la localité, revient l’historique de la mosquée  de Kourako, qui a  été construit pendant le Foutah Théocratique :

« C’est à l’époque de Karamoko Alpha Mo Labé (Alpha Mamadou Cellou ), c’est-dire, l’année à laquelle il est décédé. Il est décédé 7 mois après l’inauguration de la mosquée. La pause de la première pierre est intervenue l’année à laquelle Condé Bourama a quitté le Manding, il est venue incendier la mosquée de Timbo, il est resté 2 ans, il a remis en cause tout le programme ce que le Foutah avait planifié. Après  cet incident, les notables du Foutah se sont retrouvés pour désigner Almamy Sory Mawdho après le décès de Karamoko Alpha Mo Timbo qu’on appelait Almamy Ibrahima Sory  Sambégou. C’est lui qui est Karamoko Alpha Mo Timbo. Ibrahima Sory lui on l’appelait Ibrahima Sory Mawdho, c’était lui le 2^ème imam au Foutah Djallon. Après l’incendie perpétré par Bourama Condé, le Foutah s’est retrouvé et à la suite de la désignation Ibrahima Sory Mawdho, la Communauté de Kourako a envoyé une délégation à l’époque c’est Mody Abdoul Djalal qui était Chef Foulasso. Il est allé avec  une délégation d’une vingtaine de sages, composée des communautés Kollébhés, Pinpiyabhés, Dikouyabhés, Oustoyabhés. Ce sont ces communautés qui étaient là en ce moment. Les douyébhés n’étaient pas arrivés encore. Quand ils sont arrivés avec à la tête de la délégation, Mody Abdoul Djalal.  Chacun s’est inscrit sur une liste, tout en déclinant son identité et sa filiation ainsi que ses frères et sœurs. Et il se trouvait que lui il était seul. A l’époque, le pouvoir était tellement organisé de sorte que les services des ressources humaines ont estimé que lui il ne fallait pas partir comme il était l’unique chez sa famille, car s’il arrivait à mourir, il n’y a aura pas un autre dans sa famille. C’est ainsi que Almamy Sory Mawdho a fait comprendre à Mody Aboul Djalal qu’il ne pouvait pas partir. On nous dit que c’est un bel homme géant du teint clair. Cette décision l’a frustré, il n’a pas voulu obtempérer, mais Almamy Sory Mawdho l’a demandé si cela l’a choqué, il dit ‘’oui’’. Après   Almamy Sory Mawdho l’a dit que ce n’est pas lui, mais c’est une loi qui a été instauré dans la région du Foutah qu’il faut appliquer. Et que si tu forces, je serai en porte-à-faux avec la loi. », explique-il.

Après ça, poursuit le Maire de Djonfo, « Il lui a demandé d’accepter qu’on l’offre une autre possibilité de faire le Djihad là où il est.  Si tu n’as pas de mosquée là-bas, on va t’offrir. Il dit qu’il n’en a pas. Ils ont appelé Karamoko Alpha Mo Labé (Alpha Mamadou Cellou ) pour lui dire que l’homme-là est venu mais la loi ne voudrait pas qu’il parte on voudrais qu’on lui offre une mosquée pour la prière de vendredi, il nous a dit qu’il n’en a pas chez lui. Karamoko Alpha était content lui-même il a écrit sur un papier il a signé Almamy Sory Mawdho a signé et a mis le cachet (ils avaient tous des cachets) ils ont envoyé Mody Abdoul Djalal et certains de ses compagnons d’aller jusqu’à Labé et montrer à Mody Mamadou Dian Houlatah Mo Labé, l’intérimaire jusqu’au retour de Karamoko Alpha de Timbo.

Il a reçu le document, il l’a lu et il était content et il a envoyé une délégation qui a accompagné Mody à Kourako Hottolaré dans la préfecture de Labé pour procéder à la pose de la première pierre pour la construction de la mosquée. De retour du djihad, une délégation s’est rendue à Kourako sur instruction de Karamoko Alpha Mo Labé pour l’inauguration de la mosquée. Parmi les personnes ayant pris part au djihad figure Abdoulaye Hinna, le père de Mody Alassana, grand père de Thierno Ibrahima Fissiyé et Mody Mamadou Dian, qui était également à l’inauguration.

A cette période, les arrières grands-parents de Thierno Aliou Bhoubha Dian étaient déjà accueillis à Labé,  l’un d’entre eux, il me semble un certain Thierno Malal avait été mandaté pour venir inaugurer la mosquée et diriger la première prière de vendredi, ça c’était à Hindé. » a-t-il relaté.

Le nouveau plan de reconstruction de la mosquée prévoit un bâtiment à un étage dont les dimensions s’étendent de 16 m de long sur 14 m de large, comme vous pouvez le constater dans cette image de la nouvelle mosquée.

En attendant, les ressortissants de Kourako multiplient la campagne de collecte des fonds en faveur de la réconstruction de leur mosquée veille de plus de 250 ans.

SOS pour la mosquée de Kourako.

Abdoul Wahab Barry, www.kababachir.com