L’humanité célèbre ce mardi 25 novembre la journée internationale de violences faites aux femmes. Une occasion pour le Ban Ki Moon de plaider en faveur de l’arrêt des violences à l’égard des femmes et des filles.
Les statistiques révèlent que neuf femmes sur dix subissent des violences en Guinée. Et ce, malgré les multiples campagnes de sensibilisation des ONG qui œuvrent dans le cadre de la lutte contre les mutilations génitales féminines, les pratiques continuent en Guinée.
Cette journée, d’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), tire son origine de l’assassinat le 25 novembre de 1960 des trois sœurs Mirabal, militantes politiques dominicaines. Cet assassinat fut la principale raison qui a conduit la République dominicaine à proposer cette journée de lutte contre la violence faite aux femmes.
Adoptée en 1993, à l’Assemblée générale des Nations-Unies la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, défini le terme »violence à l’égard des femmes »: « tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ».
Le 17 décembre 1999, l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations-Unies a proclamé le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes. L’ONU a invité les gouvernements, les organisations internationales et les ONG à organiser des activités pour sensibiliser le public au problème de cette journée comme une célébration internationale
A l’occasion de la célébration de cette journée, le Secrétaire général de l’ONU invite les uns et les autres à combattre la discrimination et la violence à l’égard des femmes et des filles, dans un message que nous vous livrons:
Message du Secrétaire général de l’ONU
25 novembre 2014
La violence sexuelle et sexiste représente la forme la plus extrême de l’inégalité systémique dont souffrent les femmes et les filles à travers le monde – une violence qui ne connaît pas de frontières géographiques, socioéconomiques ou culturelles. Une femme sur trois dans le monde subira, à un moment ou l’autre de sa vie des violences physiques ou sexuelles, qu’il s’agisse de viol, de violence familiale ou de harcèlement sur le lieu de travail, en passant par la persécution sur Internet.
Rien que cette année, plus de 200 filles ont été enlevées au Nigéria; en Iraq, nous avons vu de la manière la plus brutale comment des femmes sont victimes de viol ou utilisées comme esclaves sexuelles pendant un conflit. En Inde, deux écolières ont été violées, tuées et pendues à un arbre; et aux États-Unis d’Amérique, nous avons assisté à des cas très médiatisés de violences sexuelles perpétrées par des équipes de sport ou sur des campus universitaires.
Si les femmes et les filles subissent des violences dans tous les pays et dans tous les milieux, ces crimes sont souvent passés sous silence. Nous devons donc abolir cette loi du silence. C’est pourquoi, cette année, la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes est placée sous le signe de la sensibilisation à l’échelle locale, dans le cadre d’une « révolution orange ». Aux alentours du Siège de l’ONU à New York, le bâtiment du Secrétariat et l’Empire State Building seront illuminés de couleur orange, et de nombreuses autres manifestations se dérouleront dans ce contexte à travers le monde et dans les médias sociaux.
Il nous incombe, à nous tous, de prévenir et de combattre la violence à l’égard des femmes et des filles, en commençant par remettre en question la culture de la discrimination qui la perpétue. Il nous faut éliminer les stéréotypes et les comportements sexistes, adopter et appliquer des lois destinées à mettre fin à la discrimination et à l’exploitation, et dénoncer les comportements violents lorsque nous en sommes témoins. Il nous faut condamner tous les actes de violence, instaurer l’égalité au travail et à la maison, et transformer le quotidien des femmes et des filles.
Les droits des femmes étaient jadis considérés uniquement comme des « questions de femmes »; désormais toutefois, les hommes et les garçons sont de plus en plus nombreux à rejoindre leurs consœurs dans la lutte pour l’autonomisation des femmes. Il y a deux mois, j’ai lancé la campagne « HeforShe », mouvement de solidarité mondiale pour l’égalité des sexes qui fédère la moitié de l’humanité soucieuse de venir en aide à l’autre moitié, pour le bien de tous.
Tous, nous avons un rôle à jouer, et je vous exhorte à assumer le vôtre. Si nous sommes solidaires au sein de nos familles, de nos communautés, dans nos pays et dans le monde, nous pourrons éliminer la discrimination et l’impunité et faire évoluer les mentalités et les coutumes qui encouragent, passent sous silence ou tolèrent la honte qu’est pour le monde le phénomène de la violence à l’égard des femmes et des filles.
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