Madifing Diané ‘’appelé à d’autres fonctions’’ : le pêché mignon?

Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile Madifing Diané, en fonction depuis mai 2013 puis reconduit au sein du gouvernement dit (de) mission, le 20 janvier dernier, Madifing Diané l’autre ministre anachronique d’Alpha Condé a été débarqué mardi soir par un décret. Il a été supplanté à pied levé par Mahmoudou Cissé, magistrat en service à l’Inspection générale d’Etat. L’ancien ambassadeur de la Guinée au Sénégal est aujourd’hui sans portefeuille, même si le décret l’enlevant précise qu’il est appelé à ‘’d’autres fonctions’’. En attendant, quel a été le pêché mignon de ce ministre PDGiste ? On n’en sait pas trop, mais, l’homme n’aura pas pu combler toutes les espérances portées sur lui.

Ce qui crève l’évidence, c’est d’abord cette affaire de police de proximité qui ne voit pas encore le jour. Le projet s’est effiloché. Ensuite, ce sont ces embouteillages, pour l’essentiel provoqués par des policiers indélicats, alors mis sur le gril par Madifing lui-même. Et pourtant le ministre avait brandi le glaive contre tous policiers déloyaux qui se hasarderaient, selon lui à provoquer des bouchons pour des raisons inavouées.

Depuis cette vraie fausse menace, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets : des policiers arraisonnent à longueur des axes, des usagers de la routes, ils les extorquent de petits billets de banque. Pour un oui ou pour un non. Sinon, c’est le ‘’reçu’’, la ‘’frouyère’’ ou ailleurs. Comme quoi la sortie du ministre de la Sécu n’a pas dissuader les uns et les autres. La mesure est de fait tombée dans des oreilles de sourds. Les habitudes ayant la vie dure. Comme quoi, des policiers indélicats sévissent toujours. S’agissant des crimes organisés, des Nigérians ont été visés et des rafles opérées contre les supposés acteurs des crimes organisés en Guinée, notamment contre la communauté nigériane établie en Guinée. Mais le ministre Madifing Diané pense « que ça un peu débordé du point de vue information. » Car, selon lui, « Ça ne visait pas le Nigérians seulement, les informations précises nous ont été données comme quoi les activités de trafic de drogue ont commencé, on n’avait pas tous les éléments, on regardait dans la migration de certaine communauté ainsi y a eu des affluences de certaine communauté. C’est dans ça que s’est inscrit les latino-américains et les nigérians, un contrôle ordinaire de migration a été lancé, des gens qui ont été arrêté, dans cette arrestation ceux qui répondaient aux normes ont été relâché, ceux soupçonné ont été arrêtés. » Un point, c’est tout. La suite, on la connait : de la corruption pour être libéré.

L’autre bourde de Madifing c’est le désordre qu’il a orchestré avec Fall, Koutoub, et Bantama à propos du dossier des compatriotes en situation irrégulière aux Pays-Bas.  Madifing Diané prend ses jambes au cou pour jouer le rôle des deux autres ministres Bantama et Fall. Ce voyage précipité et ne respectant selon des sources, aucune procédure intervient alors que Bantama Sow était même aux Pays Bas. Sclérosé, le ministre Madifing Diané était allé à la rencontre des manifestants contre la pénurie d’eau. Bien après, le département d’Etat américain épingle la Guinée comme étant un pays qui ne fournit pas assez d’effort – depuis l’arrivée d’Alpha Condé en 2010 – pour lutter efficacement contre le trafic de drogue, en dépits des assistances apportées. Ne sachant plus que faire tant et si bien le constat fait crève les yeux, le gouvernement s’en prend à la communauté nigériane considérée à tort ou à raison comme entre autres barons du trafic de drogues. C’est ainsi que le ministre Madifing Diané de la Sécurité a tenté de justifier l’injustifiable : « Je crois que ce rapport  n’a pas été tellement accepté. Il n’est même pas objectif,  Ils n’ont  fait que relayer  la position de  la Guinée entre 2007 et 2008. Le trafic de stupéfiant a beaucoup diminué et cette activité est complètement sous contrôle. On ne crie pas à la victoire, on ne dit pas non plus que cette activité a complètement cessé dans notre pays, mais elle a fortement diminué et les services chargés de cette activité sont en éveil à tout moment ».

Si donc aujourd’hui ce ministre est débarqué ou plutôt appelé à d’autres fonctions – avec Alpha Condé, rien n’est jamais perdu, on jette par-ci et ramasse, dépoussière par-là -, il y a bien une motivation. Mais celle-ci pourrait se trouver ailleurs.

Jeanne FOFANA, www.kababachir.com

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.