C’est le monde à l’envers : un démarcheur de domaines qui dénonce des journalistes… arnaqueurs. Makanéra Kaké oublie vite, aveuglé qu’il est par un pouvoir obtenu après s’être livré à des injures vis-à-vis de l’opposition républicaine. Par cette sortie, le ministre, le fameux ministre de la Communication récidive. Même s’il n’a pas « besoin qu’un journaliste parle bien de moi. Si je suis très critiqué et objectivement, j’en serai fier si cela peut contribuer à développer notre pays. »
Du n’importe quoi en somme qui amuse plus d’un Guinéen. Plus agaçant c’est quand le ministre sans résultat parle de formation académique des journalistes. Lui-même est soupçonné de n’avoir point eu son diplôme d’ingénieur, à moins qu’il l’ait trouvé et antidaté. Le ministre Kaké n’a vraiment rien à faire. Il s’attaque aux journalistes, alors que son mentor cherche à se racheter auprès des médias guinéens. Sous d’autres cieux, cela s’appelle ramer à contre courant. Il a été récemment pris en flagrant délit de mensonge : « Notre gouvernement a été plus responsable que les autres pays touchés. Il faut être fier de votre président. En six mois, il a pu faire des gestes remarquables ! Comparons seulement les pays touchés par cette maladie. Quand on écoute certaines personnes dans les radios, c’est vraiment déplorable. Les opposants veulent tout politiser car ils n’ont rien fait pour la Guinée. Et, ils veulent barrer la route à celui qui veut rattraper toutes ces années. »
Makanera est ainsi pris en flagrant délit de mensonge. En effet, tous les opposants, les grands, ont naturellement fustigé l’incurie du gouvernement et la banalisation du virus par Alpha Condé lui-même. « Moi, je n’ai pas peur d’Ebola », avait-il lancé, récemment lors d’une de ses visites en Forêt. Le ministre Makanera se trompe de casting. Pour rappel, l’UFR s’est insurgé contre la parade de Condé alors qu’il a été demandé à chacun d’éviter le regroupement, entre autres. Une raison d’ailleurs pour certains parti d’ajourner tout simplement l’assemblée générale ordinaire. Il y a-t-il une politisation là-dans ? Ce ministre-là est un imposteur.
Certes, les opposants comme Dalein Diallo tance la faiblesse de la part du budget national consacrée au secteur de santé (2,4% contre 15% recommandé par l’OMS), le manque de rigueur dans la gestion de l’épidémie, notamment le retard dans l’annonce de la maladie, les déclarations triomphalistes du Président. Mais, ce parti ne « s’est pour autant pas détournée de ses responsabilités, même si Alpha Condé et son RPG ont toujours pensé que parler de cette maladie était un acte de sabotage. Elle s’est engagée dès le départ dans une campagne de sensibilisation pilotée par ses députés. C’est l’exemple de Télimélé et Pita. C’est aussi l’exemple de nos parlementaires qui utilisent leurs vacances dans leurs préfectures d’origine pour rappeler les citoyens les règles à observer afin d’éviter la propagation de la maladie. »
Selon la cellule com du parti, « En stigmatisant la gestion catastrophique de l’épidémie, le manque de crédibilité du gouvernement et de sa RTG, Cellou Dalein Diallo n’a néanmoins pas manqué de saluer l’engagement des agents de santé, la mobilisation de la communauté internationale, non sans exiger de celle-ci qu’elle veille à la bonne utilisation des ressources expédiée en Guinée dans le cadre de l’appui à la riposte contre Ebola. » Makanera doit revoir sa copie. Makanera récidive ainsi en taxant les journalistes d’arnaqueurs, parce qu’il n’a pas été trimballé en justice lorsqu’il avait accusé les confrères d’Espace FM de « bandits à col blancs ». Sacré démarcheur devenu ministre par la grâce du militantisme revanchard.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com
