En désespoir de cause, le gouverneur de la ville de Conakry abandonne Balla Samoura pour demander aux populations de vaquer à leurs activités.
En réalité, Soriba Sorel Camara ne digère toujours pas le comportement qualifié de républicain par certains pour avoir accepté le compromis avec les militants de Dalein, un jour de manifestation déjà interdite. Soriba sort à la télévision nationale pour tancer les opposants. Il dénonce le fait que : « une partie de l’opposition guinéenne, en dépit de sa présence à l’Assemblée nationale, a choisi la rue pour vous priver de vos droits élémentaires de circuler, d’être à vos services, dans vos commerces et dans vos ateliers. » Selon le gouverneur, la démarche des opposants s’apparente à « une rare barbarie ».
Partant, « Encore une fois, nous prenons à témoin l’opinion nationale et internationale sur le fait que les commanditaires et organisateurs de ces actes et troubles, vandalisme à l’appui ayant opté pour l’ignorance de la loi en s’inscrivant dans la logique de la désobéissance civique, s’exposent indubitablement aux conséquences qui en découlent. » A ce titre, dira le démagogue, « les maires des cinq communes et moi-même le gouverneur de la ville de Conakry usant en cela de nos droits régaliens, avons déjà délivré aux forces de l’ordre des réquisitions d’intervention pour que force reste à la loi et à elle seule. Par ailleurs, les braves citoyens de Conakry, épris de paix et de justice, sont invités à vaquer ordinairement à leurs activités. »
Sur le terrain, l’appel de Soriba Sorel est peu ou pas du tout perceptible.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com