Massacres à Womey : propagande, zones d’ombre et interrogations !

« A Womey dans la préfecture de Nzérékoré, crise sanitaire et crise sécuritaire se trouvent confondues. Cette nième tragédie qui aurait fait selon certaines sources bien informées quatorze victimes  doit être scrutée attentivement, car  beaucoup de questions restent sans réponses et sont sans aucune tentative d’explications par les autorités officielles. » Bah Oury est loin de comprendre ce qui s’est passé à Womey et ce qui a motivé l’acte. Néanmoins, l’exilé de l’UFDG se pose de nombreuses questions et soulève de nombreuses zones d’ombre et d’interrogations.

A partir des informations recoupées, le leader de l’opposition se dmande quelle est la nature du conflit qui, il y a une dizaine de jours  a amené les populations d’un quartier de Nzérékoré (Donota) à se révolter sous prétexte  que le marché de Nzérékoré a été pulvérisé de désinfectants ? Car, après tout, « Ces heurts auraient fait des victimes avec des fois des échanges de coups de feu disent-ils. Dans ce contexte, comment expliquer la présence à Wome, des autorités de la région (gouverneur, préfet, directeurs centraux de la santé de la région) accompagnées de journalistes pour une sensibilisation contre la fièvre Ebola alors que l’expérience aurait commandé de faire appel à des structures civiles et morales qui ont la confiance des populations. » Encore des interrogations qui en disent long sur l’imbroglio de Womey : « Pourquoi la délégation a été prise à partie par des jets de pierre ? Comment la garde prétorienne du gouverneur a-t-elle réagi ? N’a-t-elle pas tiré comme à ses habitudes sur les paysans pour dégager le chemin pour le gouverneur et le préfet ? Comment expliquer la mort du sous-préfet qui est originaire de la région et qui certainement a entretenu des relations de confiance avec ses administrés ? Comment expliquer que des médecins, des journalistes et un prêtre évangéliste soient les seules victimes ? Comment justifier le retard de la publication de la liste des victimes, en faisant croire que des membres de la délégation ont été pris en otages le mardi 16 septembre 2014.

Pourquoi la propagande officielle à travers son ministre de la communication a d’ores et déjà indiqué que les  victimes ont été exécutées avec des machettes excluant ainsi d’un revers de la main, la possibilité que les morts soient atteints de balles? Pourquoi, refuser que les familles des victimes récupèrent les dépouilles de leur proche ? Et quid  de l’autopsie ?

De l’avis de Bah Oury, c’est autant de zones d’ombres qui subsistent et que seule une commission d’enquête indépendante aurait permis de faire la lumière sur ce macabre massacre. En attendant, il est vraiment formel : « La vérité officielle n’a aucune crédibilité surtout dans cette région encore traumatisée par le massacre nocturne de Zogota en août 2012. Que cachent les manigances et les manipulations du pouvoir d’Alpha CONDE ? Cherchent-ils à décourager l’opinion internationale de s’intéresser à la Guinée car sa politique d’exclusion et de violence sera connue alors du monde entier ? » Et de conclure que : « La Guinée est en danger. » C’est pourquoi, il lance un appel aux « démocrates et les patriotes de toutes les sensibilités politiques, morales et religieuses ». Sinon, « Demain, si le pays s’embrase que personne ne vienne nous dire qu’il ne savait pas que la gouvernance d’Alpha Condé est criminelle et antinationale. »

Jeanne FOFANA, Kabanews

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