Ceni, toujours Ceni, encore Ceni. Cette rengaine étourdit plus d’un Guinéen. Cette structure a changé de tête. Mais la solution n’est toujours pas trouvée. Louncény Camara est parti. Bakary Fofana est venu. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. L’opposition est quasiment piégée.
La Ceni devrait être apolitique pour permettre aux acteurs politiques en compétition de jouir des mêmes faveurs lors des joutes électorales. La Ceni guinéenne que nombreux Guinéens et observateurs étrangers veulent toiletter se cache derrière la représentativité des leaders politiques au sein de cette même Ceni pour clamer sa neutralité.
Le chargé de com de cette institution décriée tant par certains ministres de la République que par bien d’autres leaders politiques de l’opposition, Yéro Condé tente de convaincre. Cela, à partir de des exemples : « Je vous donne deux exemples de CENI techniques : l’exemple du Ghana et celui de l’Afrique du Sud. Au Ghana, c’est une commission de neuf sages qui sont là à vie ; c’est à dire, jusqu’à leur retraite, exactement comme la conception de la Cour suprême en Guinée. En Afrique du Sud, le président de la République nomme le président de la CENI, et c’est ce dernier qui copte les autres membres de l’institution. Voilà les types de CENI techniques qui existent en Afrique.
A moins que les Guinéens ne veuillent inventer une roue carrée. Je pense qu’en la matière, il y a déjà eu des réflexions. Mais, est-ce que ce mode de désignation sied à l’atmosphère de méfiance qu’il y a au sein de la classe politique ? N’oubliez pas que quel que soit le Guinéen que l’on va recruter, on lui trouvera une tendance politique. Même s’il est neutre dans sa mentalité, la classe politique trouvera toujours qu’il est aligné dans un camp ou dans un autre. Nous sommes soumis à la classe politique, et c’est dans le dialogue politique que jaillira la lumière. »
Aujourd’hui, l’opposition va s’intéresser que de cette CEni, alors que celle-ci a presque fini de placer les pions. Plus rien ne peut la contraindre à faire machine arrière. Même pas les marches et meetings politiques. Elle est loin dans ces manœuvres. Ebola lui a fortement profité.
Jeanne FOFANA, www.kababachir.com