Les nominations partisanes est désormais dans les mœurs des Guinéens et dans les cœurs d’Alpha Condé et de ses faiseurs de roi. Cette attitude de cet homme d’Etat appelé à rassembler autour d’un idéal commun – le développement de la Guinée – constitue manifestement, l’autre ventre mou d’un quinquennat plutôt macabre et désastreux.
Alpha Condé avait pourtant dit : « Moi j’ai pris des engagements concrets. J’ai pris des engagements d’aider les pauvres, les jeunes et les femmes. Je n’ai pas pris d’engagements de nommer des ministres malinkés, peulhs ou Sousou, ce n’est pas mon engagement. » Mais en réalité, il veut tromper qui, comme si tous les Guinéens progressistes sont des myopes? Le chef de l’Etat n’a vraiment pas besoin de faire de telles déclarations. Tant et si bien sa gestion est basée essentiellement sur les clivages ethniques. Il ne s’est entouré que des parents, proches, amis et coquins. Toute l’administration publique et privée est infestée par les partisans d’Alpha Condé.
Il en est conscient même s’il tente de tout nier. Sinon pourquoi avertit-il ? « Maintenant, on va généraliser les concours qui seront corrigés par des experts étrangers ». Cela veut tout dire. La démarche de Condé est tellement lugubre qu’elle a interpellé à un moment donné la mouvance, par la voix de Saloum Cissé : « Je lance un appel à tous les administrateurs de ne prendre que des Guinéens tout court, sans aucune coloration ethnique ou régionaliste. » Le premier vice-président de l’Assemblée nationale Saloum Cissé intervenait ainsi sur les ondes d’une radio locale, il y a juste quelques mois.
Cette déclaration vient à point nommé tant et si bien l’opposition et certains observateurs passent tout le temps à crier au tribalisme dans la nomination des cadres de l’administration publique. Aujourd’hui en Guinée, le tissu social est en effet tellement éprouvé qu’à chaque nomination opérée par Alpha Condé, on compte le nombre de ressortissants issus de telle et de telle région pour s’assurer que son parents est là, confirmé, promu ou dégommé. Toutes les nominations ont un parfum partisans. Certains indexent des cadres tapis dans l’ombre qui tirent les ficèles et exacerbent le phénomène qui a commencé depuis un peu plus de trois ans.
Dans cette honteuse scène le nom d’un des fidèles de Condé, un de ses anciens maîtres à penser est cité. Il est actuellement à la présidence de la République. Le nom d’un autre quadragénaire qui a obtenu un doctorat en mathématiques à l’Université de Louisiana Tech, aux États-Unis, où il a enseigné jusqu’en 2011 semble avoir une forte influence sur le président Condé. Selon la presse panafricaine, l’homme est chargé entre autres de travailler au retour des cadres de la diaspora. Ce qui est évident, la nomination si n’est pas basée sur des critères professionnels ne sauraient apporter une plus-value à la gouvernance. Quitte à vouloir tourner en rond. Et rêver d’un slogan aussi creux que le changement : vouloir faire du neuf avec du vieux. Alpha Condé ne saurait donc se disculper. Il est dans l’engrenage. Au milieu du gué. Se dépêtrer, lui prendra toute une éternité.
Bonjour donc la complaisance et l’impunité. Pour un changement, c’en est bien déjà !
Jeanne Fofana, www.kababachir.com
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