Prenant tout le monde de court, les juges du tribunal militaire ont décidé de reporter le verdict du procès dans lequel se trouvent impliqués le général Nouhou Thiam et 5 autres militaires, au jeudi 3 mars prochain. Loin d’un report ordinaire, cette décision que rien ne justifie est la preuve de l’acharnement des autorités guinéennes contre les six prisonniers. Des autorités qui, au-delà de la justice, ont envie de briser les détenus.
Autrement, ce report, même s’il n’est que d’une semaine, est totalement inacceptable. En détention depuis juillet 2011 pour des délits mineurs de désertion et de violation de consignes, les six militaires n’encourent que 2 ans d’emprisonnement dans le pire des cas. Et c’est la sanction que le procureur a requis en janvier dernier. Il était donc attendu que les détenus recouvrent la liberté à l’occasion de l’audience du 21 janvier 2015, parce qu’ayant purgé qu’ils n’auraient dû. Mais le juge choisit de renvoyer le verdict à ce 25 février, autrement plus d’un mois après. Du coup, un nouveau report était tout simplement inenvisageable.
Dans de telles circonstances, la décision du juge ne peut s’expliquer que par un mépris que rien ne saurait justifier. On a l’impression que quelque part, tapis dans l’ombre, il y a quelqu’un qui n’aurait jamais voulu que les six militaires ressortent vivants de la prison. Et celui qui tire les ficelles, rongé tout à la fois par la haine et la méchanceté, profitent de derniers instants qui lui restent pour assener ces derniers coups à des innocents injustement rendus vulnérables. De la part de l’intéressé, c’est d’autant plus inhumain que quelques-uns des détenus risquent de sortir handicapés à jamais.
Alimou Dieng, www.kababachir.com