N’Zérékoré : Calme précaire après l’instauration d’un couvre-feu

La ville de N’Zérékoré, située à 1000 km au Sud de Conakry, était en ébullition jeudi 28 Août 2014. Et pour cause, la pulvérisation du marché Central, suite à la mort d’un malade d’Ebola, a irrité certains jeunes de la localité, qui nient toute existence de la maladie.

Joint au téléphone, notre correspondant basé dans la région, nous a indiqué au bout du fil, que tout au long de la journée du jeudi, la tension était vive dans certains quartiers, notamment à DOROTA, un quartier « chaud » de la Commune urbaine de N’Zérékoré. Des jeunes qui manifestaient avec des slogans « Il n’ y a pas d’Ebola en Guinée » et tenaient des propos hostiles au personnel médical de Médecins Sans Frontières qui avait pulvérisé le marché la veille.

Ces jeunes, qui s’affrontaient ouvertement avec les forces de l’ordre, avaient pris le contrôle des certains quartiers obligeant les agents de sécurité à se replier. Les affrontements auraient entraînés plusieurs blessés.

Cette situation a amené les autorités locales à instaurer un couvre-feu à partir de 21 heures.
Le Préfet de N’Zérékoré, Aboubacar M’Bopp Camara, qui regrette les incidents malheureux survenus jeudi 28 août 2014, confirme que les agents des forces de sécurités sont atteints et menace ceux qui perturbent l’ordre public : «Si vous sortez, nous sortirons car cette situation dépasse une affaire d’Ebola.»

Par ailleurs, le premier magistrat de la préfecture de N’Zérékoré a invité les uns et les autres à la retenue, tout en insistant auprès des citoyens sur le fait que la fièvre Ebola existe belle et bien dans sa préfecture. Il a en outre demandé tout le monde de rester chez soi, car, dira-t-il, «A partir de 21 heures, les gendarmes et les militaires seront sur le terrain», a-t-il prévenu.

Après l’instauration de ce couvre-feu, nous apprenons qu’un calme précaire règne en ce moment à n’Zérékoré.

Abdoul Wahab Barry, Kabanews