Après l’adoption de sa charte et avant des échéances cruciales, l’opposition guinéenne s’illustre par ses sempiternelles querelles intestines. En particulier, deux de ceux qui composent l’entité qui se revendique de cette opposition émettent des griefs et des réserves qui, à moins d’être prestement pris en charge, peuvent entrainer l’émiettement de ceux qui sont opposés au régime du président Alpha Condé. La cohérence dans la stratégie et les très problématiques distributions des rôles et des privilèges sont quelques-unes des raisons qui menacent ainsi la cohésion des opposants.
Les deux dont les sorties révèlent le caractère fragile, mais aussi la précarité de l’unité au sein de l’opposition guinéenne, sont respectivement Jean-Marc Telliano et Lansana Kouyaté. Le premier, leader du Rassemblement pour le développement intégré de la Guinée (RDIG) qui a officiellement annoncé la suspension de son appartenance à l’opposition républicaine, invoque surtout la volonté de l’UFDG à accaparer tout, au détriment des autres composantes.
Toutefois, à l’image de Lansana Kouyaté, le président du Parti de l’espoir pour le développement national (PEDN), Jean-Marc Telliano reproche aussi au parti de Cellou Dalein Diallo, un manque de cohérence stratégique. Donnant quelque peu raison à feu Jean-Marie Doré qui avait imputé à Cellou Dalein Diallo l’ultime concession au sujet de Waymark, les deux leaders trouvent que le chef de file de l’opposition, a pris une fâcheuse tendance de ramer à contre-courant des décisions de groupe.
Ce qui, selon surtout l’ancien premier ministre du gouvernement de consensus, entraine une perpétuelle remise en cause des efforts et des résultats escomptés. Et c’est pourquoi Lansana Kouyaté, sans encore rompre les liens avec l’opposition républicaine, se refuse à prendre part aux prochaines actions projetées par cette dernière. Pour lui, le préalable, c’est une remise en cause devant déboucher sur un nouvel esprit.
Anna Diakité, www.kababachir.com
