Dans un passé pas très lointain, le président Alpha Condé avait promis d’anéantir l’opposition guinéenne. En réponse, en chœur ses adversaires s’en étaient moqués et avaient rétorqué qu’un tel objectif était hors de sa portée. Mais en ce moment précis, force est de constater qu’on n’en est pas si loin. Au point que Cellou Dalein Diallo, le chef de file de cette opposition, en est sérieusement inquiet. Aussi, il a dernièrement imploré certains de ses camarades à ne pas laisser faire une telle chose.
Et si le leader de l’UFDG croit l’opposition aussi vulnérable, il faut dire qu’il est plutôt inspiré par la réalité du moment. En effet, désormais, l’Union des forces républicaines (UFR) qui n’était déjà plus une force politique en tant que telle, ne s’identifie plus à l’opposition. Par ailleurs, l’UFDG elle-même est fortement menacée par le choc frontal que Bah Oury et Cellou Dalein Diallo s’apprêtent à livrer pour son contrôle. Or, ces deux partis demeuraient jusqu’ici les seules véritables contrepouvoirs au régime du président Alpha Condé.
D’où cette mise en garde visant à stopper le démembrement de l’opposition par les manœuvres du pouvoir
« Le pouvoir a trop de moyens pour offrir (des postes, de l’argent, des positions dans l’administration) à ceux qui le gênent. Il faut qu’on se batte pour ne pas qu’Alpha Condé démolisse l’opposition. Il faut qu’on soit résolu à affaiblir la dictature avant de la terrasser et faire partir Alpha Condé »
S’il sonne cette alarme, c’est qu’il sent la situation particulièrement périlleuse. C’est à croire que la président de la République n’a pas fini de couper l’herbe sous les pieds de ses adversaires.
Anna Diakité, www.kababachir.com