Ils l’ont cherché, ils l’ont eu. Les faiseurs de roi qui meublent le parti au pouvoir guettaient le député de Gaoual depuis bien des lunes à cause de ses prises de positions tranchées et sa hargne contre l’injustice. Aujourd’hui, à cause d’un fait divers ou qui s’apparente comme tel, le pouvoir met la pression pour ‘’discipliner’’ le député.
Aujourd’hui, Ousmane Gaoual est écroué à la Maison centrale, le temple des grands bandits de grands chemins. A qui le prochain tour ? Fodé Oussou Fofana, l’autre grande gueule de l’UFDG ? La tête elle-même de ce parti d’opposition ? Ou des militants qui se hasarderaient à battre le pavé le 17 prochain, à Conakry et environs ? Le porte-parole des opposants ? A l’unisson, l’opposition doit agir ou… réagir. Car, demain, chacun est exposé. Il est déjà créé une situation de psychose, de crise. Certainement, le pouvoir ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Il sera question de faire taire tous ces remuants qui troublent le sommeil du RPG et de ses caciques. L’heure est donc à l’action habile. Au resserrement des rangs, même si certains rompent déjà ceux-ci. Au nom de la loi, de la morale, etc. C’est selon.
En attendant, Ousmane a passé sa première nuit en prison. Il ne se faisait certainement aucune illusion, dès l’instant que la correction infligée à Tané a tourné au politique. Occasion visée pour régler les comptes d’un député d’une rare virulence, s’opposant à toutes les injustices, manœuvres et autres calculs politiciens. La mise aux arrêts de Gaoual à quelque 60 jours de la présidentielle déjà controversée doit interpeller les uns et les autres sur ce que chacun pourrait s’attendre avant, pendant et après ce scrutin.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com
