Selon un communiqué des ministères en charge de l’enseignement du pays, l’ouverture des classes longtemps attendue par les Guinéens, est enfin prévue ce lundi 19 janvier. À Labé, une région située à plus de 400 kilomètres de la capitale Conakry des inquiétudes commencent déjà à surgir chez certains parents d’élèves, encadreurs et étudiants.
Reportage de notre correspondant dans la région , Sally Bilaly Sow
Venu pour inscrire son petit frère dans un établissement privé de la place ; Amadou Tidiane Diallo, trouve que cette décision est un ouf de soulagement. « Nous sommes vraiment heureux d’apprendre la réouverture des classes, parce que ça faisait un bon moment que l’on attendait. D’habitude, l’école ouvre ses portes en octobre, mais cette année, nous sommes partis jusqu’en janvier ». Poursuivant son intervention, il regrette que » la décision a été prise à la hâte. Il fallait au moins donner deux semaines de préparation parce que les élèves sont éparpillés à travers le pays ».
Monsieur Samba Diallo proviseur du lycée wouro, l’un des plus grands lycées de Labé salue la décision ministérielle : « En tant qu’encadreur de l’école, j’aurais voulu que mes élèves reprennent le chemin de l’école. Aujourd’hui, des préjugés pèsent sur les enfants, et sur les enseignants, sur les parents et sur les encadreurs. Mais néanmoins, on ne peut pas rester éternellement comme ça sans pour autant passer nos études ».
Alpha Sow étudiant à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry quant à lui affiche des sentiments mitigés : « À mon avis, la décision a été prise à la hâte, parce que les conditions d’une ouverture réussite n’ont pas été prises en compte. On dirait qu’on a ouvert les classes par crainte d’une année blanche. L’année qui s’annonce est électorale et pour que les programmes terminent, il faut au moins neuf mois. Je ne pense pas que cette année ne sera pas une année réussite non seulement pour les élèves, mais aussi pour les étudiants ».
Des dispositions sanitaires qui permettront de combattre la maladie ont été prises, martèle monsieur le proviseur ; mais une question de l’eau taraude son esprit : « Du matériel et des kits ont été mis à la disposition de toutes les écoles. Si je prends le cas spécifique du lycée wouro en ce qui concerne l’eau, j’ai fait une certaine analyse. Actuellement, il y a près de 1 500 élèves, si chaque élève pouvait utiliser en boisson et en lavage de mains au moins cinq litres par jour, il me faut des citernes d’eau dans le mois. Et si j’estime que moi à Wouro, je peux avoir de l’eau de pompe, mais il y a des écoles où il n’y a pas de pompe, il n’y a pas de forage ni de puits. Je me poserai la question de savoir comment pourrons-nous prendre des dispositions idoines pour avoir de l’eau régulièrement dans les écoles »? S’est-il interrogé.
Eu égard à tout ce qui précède, l’on se demande si ce sont les élèves et étudiants qui seront transformés en des citernes pour ravitailler les écoles et universités en eau ?
Sally Bilaly Sow, correspondant www.kababachir.com à Labé
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