« Nous devons construire ensemble. Une nouvelle gouvernance, fondée sur une large ouverture politique, économique et sociale et la rigueur dans la gestion de la chose publique. » Quelle mouche a piqué le président guinéen pour parler d’ouverture politique, quatre ans après. On ne saurait analyser un tel discours d’Alpha Condé. Surtout que son semblant de vouloir d’une ouverture politique envers les opposants amuse plus qu’il n’enthousiasme.
Le président guinéen sait pertinemment que « Notre démocratie a besoin d’un espace de dialogue où chacun joue son rôle, le pouvoir comme l’opposition. (…) l’opposition dispose désormais d’un statut. » Cette lecture du climat politique est loin de rassurer l’opposant le plus crédule. Néanmoins, Alpha Condé veut – crispation politique oblige – faire de la Guinée de demain « une terre de cohésion, de concorde et de prospérité économique. » Cette déclaration qui tranche avec la situation du moment permet tout de même à Alpha Condé de se tailler des perles : « En 2014, cet objectif a été au cœur de notre action de tous les jours. En seulement 4 ans, la dette de la Guinée a baissé de 66%, et la dette en proportion des exportations a été ramenée de 186% à environ 45%. Et l’inflation qui était de 23% il y a quatre années est aujourd’hui au dessous de 10%. »
Il sait plus que quiconque que ces perles qu’il se taille devraient se traduire en amélioration de la vie quotidienne des citoyens, par l’augmentation de leur pouvoir d’achat. Dans le cas échéant, c’est de la poudre aux yeux. Comme ce qu’il a toujours fait pendant ses quatre ans de gestion calamiteuse de la Guinée. Calamiteuse avions-nous dit ? Alpha Condé trouve le contraire. Extrait : « Pour la première fois depuis des décennies, nous avons enregistré au départ en 2011 un taux de croissance économique en hausse constante avant que la dernière année ne soit perturbée par les effets négatifs de la crise sanitaire. Mais malgré Ebola, si nous faisons preuve de persévérance et de ténacité, si nous accélérons le rythme des grandes réformes que nous avons engagées, nous serons en mesure de réaliser des succès encore plus importants.»
Jeanne Fofana, www.kababachir.com