L’affaire fait grand bruit en Guinée, depuis que le journal français Le Parisien a révélé qu’une enquête visant le fils du président Alpha Condé, Mohamed Alpha Condé, avait été ouverte par le parquet national financier (PNF) et confiée à l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), sur le financement de son train de vie lors de ses passages à Paris.
L’ONG, la Fondation pour la démocratie et la gouvernance, à l’origine de la plainte s’est, par la voix de son président Grégoire Mathieu, félicitée de «cette décision du Procureur du Parquet national financier d’ouvrir une enquête qui [il en est] persuadé établira la vérité sur les suspicions de malversations financières extrêmement graves touchant la famille même du Président Alpha Condé».
Selon lui, leur objectif est de rendre justice au peuple Guinéen qui souffre de la très grande pauvreté pendant que leurs dirigeants mènent grand train. «On ne peut admettre que celui qui se présente volontiers comme le chevalier de la lutte contre la corruption ferme les yeux sur ce qui se passerait dans son entourage le plus proche», s’est-il justifié.
À Conakry où le papa de l’incriminé cherche à être réélu à la tête de la Guinée à l’occasion de l’élection présidentielle d’octobre prochain, les proches du pouvoir crient à la manipulation. Pour Moustapha Naïté le ministre de la Jeunesse, et chargé de communication du RPG Arc-en-ciel, la Fondation pour la démocratie et la gouvernance est une création de l’opposition qui la manipule à des fins politiciens.
Quoi qu’il en soit, cette affaire semble avoir jeté un bâton dans les roues du parti au pouvoir qui, jusqu’ici, avait suffisamment d’arguments pour prendre de l’avant face à ses adversaires politiques. Reste à savoir si elle aura véritablement un impact négatif sur le score que se fera Alpha Condé au soir du 11 octobre.
Thierno Diallo, Kababachir.com