Les négociations n’ayant pas abouti, les opérateurs portuaires qui dénoncent ce qu’ils appellent le monopole accordé au groupe, Bolloré Africa Logistics (BAL) passent à l’acte, en déclenchant une grève illimitée. Reprochant au directeur général du port autonome de Conakry, une décision prise en août dernier et en vertu duquel, il concédait à la société française, les activités de manutention des navires RoRo, les travailleurs des sociétés qui avaient en charge cette activité ont effet, décidé de déclencher leur mouvement de grève.
Pour justifier ce débrayage, ils mettent en avant les risques de pertes d’emplois qui, disent-ils, seraient d’autant plus élevés que ce seraient un peu plus de 1000 travailleurs qui relèveraient de la manutention RoRo. Or, pour leurs sociétés, le RoRo demeure l’activité principale. En l’absence cette dernière, la probabilité de leur maintien dans leurs emplois respectifs actuels serait quasi-nulle.
Selon des observateurs, ce mouvement qui a débuté le jeudi et qui a vocation à ne s’arrêter que lorsque les grévistes auront obtenu une satisfaction à leur revendication, à savoir l’annulation pure et simple de la décision du DG du port autonome de Conakry, les activités économiques du pays pourraient être considérablement affectées.
Pourtant, la satisfaction d’une telle revendication n’est pas si évidente. Car, le chef de l’Etat, lui-même, à l’occasion de plusieurs de ces dernières sorties, affiché son soutien sans failles en faveur de Mamadouba Sankhon et du groupe, Bolloré Africa Logistics. Le président Alpha Condé reproche notamment aux sociétés qui, classiquement, géraient la question RoRo, de ne s’être pas conformées au contenu des conventions les liant à la Guinée, en investissant notamment sur les sites qui leur avaient été affectés. Ce que ces dernières admettent en partie, mais dont elles imputent la responsabilité aux autorités portuaires guinéennes.
C’est dire donc que c’est un véritable bras de fer qui est en gestation.
Anna Diakité, www.kababachir.com