Présidentielle 2015 : Mohamed Ibn Chambas à Conakry pour tenter de sauver le processus électoral

Alors que l’accord politique du 20 août est menacé d’implosion, le représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies en Afrique de l’ouest est de nouveau à Conakry. Selon nos informations, le séjour du Ghanéen Mohamed Ibn Chambas vise à sauver les Conclusions du dialogue politique interguinéen pour lequel son institution, l’ONU, s’est beaucoup investie.

C’est à la demande de l’opposition que le diplomate onusien est venu en Guinée pour tenter d’éviter une nouvelle crise à moins d’un mois du premier tour de la présidentielle, fixé au 11 octobre 2015. L’opposition indique que la recomposition des délégations spéciales et le toilettage du fichier électoral se heurtent à un blocage ; et le remplacement d’un des deux commissaires, décédés, de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) divise le RPG Arc-en-ciel et l’opposition.

En effet, la mouvance présidentielle s’oppose à la proposition de l’ancienne ministre de l’Industrie, Mme Ramatouye Bah, pour représenter l’opposition à la CENI. Jeudi dernier, le président Alpha Condé a confirmé par décret la nomination de Mme Hadja Saran Kandé du parti de l’Union des Forces Républicaines (UFR) comme commissaire à la CENI, laissant le cas de l’autre candidate dans un flou total.

Mais ce qui creuse le plus le fossé entre les deux mouvances, c’est la découverte par les commissaires de l’opposition au sein de la commission technique de l’institution de l’enrôlement «frauduleux» de 600 000 personnes. Ceux-ci auraient été empêchés par leurs collègues du parti au pouvoir d’accéder à la base des données de ces «électeurs fantômes» qui, si leur existence est avérée, représentent près de 10 % du nombre d’électeurs inscrits sur la liste électorale.

C’est donc en sapeur-pompier que Monsieur Ibn Chambas est arrivé samedi soir dans la capitale guinéenne. La communauté internationale qui a investi de gros moyens pour la stabilisation de la Guinée suite au putsch qui avait pris le pouvoir après le décès du l’ancien président Lansana Conté en 2008 n’a pas intérêt à ce que le processus électoral échoue ; car en cas d’échec, c’est elle-même qui aurait échoué avec la Guinée.

Thierno Diallo, Kababachir.com

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