Les menaces et les propos intimidants tenus ces derniers jours par l’opposition guinéenne au sujet de ses militants interpellés dans le cadre du meeting du 7 janvier auraient pesé dans la décision des juges de reporter le procès ? C’est bien possible. En effet, alors que jusqu’à hier, il était question du jugement de ces militants, ce matin du jeudi, les juges auraient joint quelques opposants pour leur signifier que ce sont plutôt des jeunes mis aux arrêts dans le cadre de la grève déclenchée par le syndicat qui seront jugés. Une démarche aussi prévenante de la part des juges guinéens à l’endroit de l’opposition ressemble à une sorte de sensibilisation et à un geste de bonne foi.
Or, une telle attitude ne peut se justifier par les menaces proférées ces derniers jours notamment par le vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et président du groupe parlementaire des Libéraux démocrates, Dr. Fodé Oussou Fofana. Au cours de l’Assemblée générale hebdomadaire de son parti, le samedi dernier, contestant la légalité de l’interpellation des militants et surtout le caractère, disait-il, sélectif de cette dernière, il avait indiqué que des députés de l’opposition iraient témoigner leur solidarité à ces militants à l’occasion du procès qui devait s’ouvrir ce jeudi matin. Une menace que l’opposition a renouvelée en marge de la rencontre qu’elle a tenue hier, au siège de l’Union des forces républicaines (UFR), à Matam.
Selon nos informations, en dépit de l’avertissement qu’ils ont reçu de la part des juges, à propos du report du procès, ils s’étaient déplacés pour constater de visu ce report. Arrivés symboliquement sur place, ils s’étaient momentanément repliés chez Jean-Marie pour se reposer. Ils y étaient encore quand ils ont formellement reçu la confirmation du report.
Anna Diakité, www.kababachir.com
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