Quand on n’a rien à faire, on crée du bruit et on se tape la paternité des efforts des autres pour davantage jouir des largesses d’Alpha Condé, lui-même sclérosé, après une dure épreuve de gestion hasardeuse de l’Etat. C’est dans ce contexte que la ministre de l’Industrie, des PME et de la Promotion du secteur privé a présenté récemment un projet de Loi portant Code des investissements révisé. Le nouveau Code élargit nous dit-on les activités éligibles à plusieurs secteurs. Il est conçu pour attirer des investissements privés et aborde les questions fondamentales que sont : le régime d’admission des investissements privés étrangers, le niveau de traitement et de protection des investissements privés, les garanties juridiques, les facilités administratives et les avantages fiscaux et douaniers offerts aux investisseurs.
Auparavant, c’est une affaire guichet unique qui existait déjà sous le long règne de Lansana Conté que le président Condé a dépoussiéré pour tenter d’endiguer la corruption rampante déjà érigée en devise en Guinée et dont lui-même en est le facilitateur.
En effet, bien d’opérateurs privés trouvent que le climat d’investissement n’est pas trop favorable pour faire fortune. En dépit de structures mises en place à cet effet. Crée en 1992 comme guichet unique pour aider les promoteurs à effectuer les formalités administratives selon les réglementations en vigueur de l’OHADA (Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires,
adoptée en 2002 par la Guinée), l’OPIP, office de promotion des investissements privés s’était englué en 2003 en concurrence avec le Tribunal des greffes qui pouvait également enregistrer les sociétés. Ce qui veut dire qu’en lieu et place de 24 heures pour se faire agréer, il aura fallu trois jours. La suite ? Une réelle corruption et autres dessous de table pour apposer ou diligenter un dossier.
Refondu trois ans après, le code des investisseurs devrait être amélioré, car il manquait de clarté, notamment au niveau de l’éligibilité sur les avantages fiscaux et douaniers. Selon une étude nationale de la corruption en Guinée effectuée en 2003, le secteur des affaires débourse chaque année environ 569 milliards GNF en bakchichs.
De longues décennies après, les choses ont-elles changé avec l’arrivée d’Alpha Condé ? Les mêmes pratiques continuent mais avec des manières plus détournées ou osées. C’est dire que le guichet unique dont se vante le président guinéen aujourd’hui n’a point d’effet. Car, la corruption et le détournement son toujours monnaie courante. Des délinquants économiques font la loi et ne tremblent plus face aux menaces. D’où qu’elles viennent. On aura donc beau changé, amélioré, révisé le code des investisseurs, si la volonté politique n’y est pas, c’est de la poudre aux yeux.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com