Quel jeu Marie Madeleine Dioubaté joue au sein du «Groupe des 7» de l’opposition ?

Même le bureau où j’ai voté, j’ai obtenu zéro voix» ! C’est la surprenante révélation qu’a faite Marie Madeleine Dioubaté, l’unique candidate à l’élection présidentielle guinéenne du dimanche 11 octobre. On le sait, l’annonce de sa candidature a pris de court tous les observateurs. Et dès le lendemain, les indiscrétions n’ont pas tardé à dire que la présidente du Parti des écologistes de Guinée (PEG) était la taupe du président sortant Alpha Condé.

Celle que le candidat du RPG Arc-en-ciel aurait préparé pour sauver la face au cas où ses «vrais» adversaires boycottaient le scrutin présidentiel. Le scénario avancé par certaines langues est que quelques soient les circonstances qui entourent l’organisation de la présidentielle, Madame Dioubaté reste dans la course. Troublante coïncidence, peu après le dépôt de sa candidature devant la Cour constitutionnelle, «la candidate inconnue» s’est confié en ces termes : «Que les élections soient transparentes ou qu’elles ne soient pas transparentes, l’essentiel est qu’on y aille».

Une position loin d’être celle de quelqu’un qui a véritablement l’intention d’enter dans l’arène politique. D’autant que la caution fixée pour pouvoir se présenter à cette élection était très salée (800 millions de francs guinéens), le mystère entourant la candidature de la dame Dioubaté demeure une énigme, qui prendrait beaucoup de temps pour livrer tous ses secrets.

Au moment où les sept candidats font «front commun» contre ce qu’ils qualifient de fraude massive ayant entaché l’élection présidentielle du 11 octobre, cette confession peut paraître comme une dénonciation des irrégularités. Pourtant, la femme et les opposants comme Cellou Dalein Diallo, Faya Milimono et Lansana Kouyaté ne fument pas la même pipe.

Cela est apparu au grand jour lundi, au cours de la première conférence de presse post-électorale, devant plusieurs journalistes nationaux et étrangers réunis à Conakry. Alors que Cellou Dalein Diallo et d’autres candidats venaient de dénoncer les irrégularités qui ont caractérisé le déroulement du scrutin le jour du vote, Marie Madeleine Dioubaté a introduit son intervention par une phrase qui n’a pas manqué de faire sourire certains journalistes : «Aujourd’hui, c’est un jour triste pour la démocratie !», s’est-elle lamenté. Avant d’appeler aussitôt [leurs] «militants de ne pas descendre dans les rues. Nous sommes des personnes responsables, nous trouverons une solution» avec la Mouvance présidentielle.

Signe du malaise, le président de l’UFDG Cellou Dalein reprend la parole et clarifie la position de ses pairs. «La justice est inféodée. Nos institutions ne sont pas indépendantes. Alors, naturellement, on usera de notre droit reconnue par la constitution. Nous allons user de notre droit de manifester pour contester les résultats de cette élection».

Évidemment, il y a des bonnes raisons pour que certains citoyens s’interrogent sur le vrai jeu que la présidente des écologistes guinéens joue au sein du «Groupe des 7» ; d’autant qu’en politique tout est possible, pourvu qu’on y mette les moyens.

Thierno Diallo, Kababachir.com

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