Recensement général de la population : ‘’Aucun lien avec le fichier électoral’’, rassure le gouvernement

« Contrairement à certaines interprétations, le recensement général de la population effectué sous l’égide du ministère du Plan n’a aucun lien avec le fichier électoral. Il s’agit d’un acte administratif destiné à la planification du développement. »

Cet extrait d’un communiqué du gouvernement en dit long sur la vive préoccupation qui concerne ce recensement général de la population que dénoncent sans cesse les opposants. Dalein Diallo, dans une longue tribune, publiée dans un périodique guinéen s’est attaqué à de nombreux sujets de l’heure. Dont entre autre : le recensement général de la population. Dalein dénonce de fait une « volonté du gouvernement de manipulation à des fins politiciennes ».

Le président de l’UFDG, se dit interloqué. « C’est avec stupéfaction et inquiétude que nous avons pris connaissance de ces résultats. Le gouvernement veut manifestement utiliser ce recensement comme maillon majeur de la chaîne de fraudes programmées pour l’élection présidentielle de 2015. » Extrait : Sinon, lorsqu’on sait que la population électorale représente généralement entre 45 et 50% de la population totale, comment expliquer que Kaloum qui compte 60 000 électeurs soit dénombré à 62 000 habitants? Ou les 123 000 électeurs pour 137 000 habitants de Dixinn ? Ou encore les 700 000 électeurs pour 1 900 000 habitants de la région de Kankan, contre 1 200 000 électeurs pour 1 600 000 habitants de Conakry ? Comment comprendre en outre que la taille des ménages soit à 15 individus à Mandiana, alors que la moyenne nationale se situe autour de 7 ? Il est clair que l’objectif du pouvoir est d’ajuster, le moment venu, le nombre d’habitants pour le rendre cohérent avec le nombre d’électeurs, en accroissant ces derniers dans les fiefs du RPG, tout en les réduisant dans les zones de l’opposition. »

Partant, Dalein Diallo attire l’attention des partenaires techniques et financiers en général, du Système des Nations Unies et de l’UNFPA en particulier, « sur les conséquences hautement dangereuses que ces résultats pourraient avoir sur le tissu social déjà largement éprouvé. » Au même moment, le président de l’UFDG en appelle à leur sens de responsabilité et d’équité pour ne pas cautionner cette « politique d’exclusion et de division orchestrée par les autorités guinéennes. » Dalein tranche : « les Guinéens rejettent catégoriquement les résultats de ce recensement et se réservent le droit d’user de tous les moyens légaux, afin que les droits à la citoyenneté de ceux qui ont été volontairement omis soient pleinement et entièrement reconnus. » Les partenaires pourront-ils entendre Dalein, alors qu’ils ont déjà apprécié le travail lié au recensement ?

C’est toute la question !

Jeanne Fofana, www.kababachir.com

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.